D’ici quelques jours, vous allez pouvoir appréhender certains aspects de la sophrologie sans être sophrologue pour autant. Ils seront tendres, virils, discrets, ostentatoires, complices, amoureux, amicaux… le 21 janvier prochain, le monde entier célèbrera la journée des câlins. À vous de choisir le vôtre ! À vous de décider qui, d’un ami, d’un proche, d’un collaborateur, voire d’un illustre inconnu, profitera de votre inclination pour les câlins impromptus.
Hug Day : un concept inventé par un non sophrologue
C’est en 1986 qu’a été imaginée la journée des câlins. Ayant constaté qu’après les joyeuses fêtes de fin d’année, ses ouailles se laissaient aller à un spleen baudelairien, le révérend américain Kevin Zaborney eut l’idée d’encourager sa communauté à se témoigner des marques d’affection. La Hug Day voyait le jour.
Près de 20 ans plus tard, il fut décliné en « Free hug » par Juan Mann, un australien esseulé qui conçut une pancarte sur laquelle il proposait un câlin aux personnes rencontrées dans la rue. Succès avéré !
Alors que dans les pays scandinaves, le câlin a lui aussi ses adeptes avec le Kram, en France, la poignée de main plus ou moins longue et ferme, parfois recouverte de la main gauche, est largement privilégiée. Elle est troquée par une bise selon la nature et l’intensité de la relation entretenue avec autrui et accessoirement cumulée avec d’autres baisers dont le nombre varie selon l’âge et les régions.
Le câlin est un geste d’humanité. Un geste sophrologique en somme !
La manière de saluer peut se révéler embarrassante au contact d’individus dont les cultures diffèrent, tant elles relèvent de codes sociaux riches de sens.
L’étreinte elle-même, prend aussi une forme différente selon le degré d’intimité partagée avec l’autre. Celle-ci va de la simple accolade, plutôt brève, à l’enlacement d’autant plus fougueux que la relation est forte. Elle s’accompagne parfois de petites tapes ou de caresses dans le dos.
Ces câlins forment une parenthèse gestuelle et temporelle. Ils sont un moment hors du temps qui vous permet de vous immiscer dans l’univers clos d’une amitié. Durant ce moment plus ou moins long d’alliance fraternelle, tous les sens sont en éveil. C’est un moment privilégié qui se vit. Vous vous sentez exister pour la personne et cette personne existe pour vous. Vos énergies sont mutuellement connectées. S’y révèle une communion de sentiments, d’émotions, de parfums, qu’une courte déclaration amicale ou amoureuse enrichira encore.
Ces bras entrelacés sont source de bien être, d’apaisement, de joie. C’est le langage de corps heureux qui s’exprime et qui nous ramène à soi, à ce que l’on est dans cet instant…
Tout cela nous rapproche des bénéfices de la sophrologie en cela que ces moments nous libèrent du stress, de certains poids, de tensions, d’émotions refoulées…
Certaines personnes qui n’ont pas connu les câlins durant l’enfance ont parfois du mal à accepter cette proximité; elles se raidissent et se figent tels des automates empotés. Il leur faut plus de temps pour accorder leur confiance, pour s’abandonner dans la sphère de l’autre et l’autoriser à entrer dans la leur pour en découvrir les bienfaits.
Un câlin pour commencer l’année en douceur
Un moment de tendresse est un remède puissant à l’anxiété. Il nourrit l’âme et l’esprit et soulage le corps. Le câlin libère la divine ocytocine, molécule privilégiée de la vie relationnelle. On l’appelle communément « l’hormone du bonheur», tant elle favorise la confiance en soi, la bienveillance et l’empathie, dans le cercle vertueux de l’amour.
Kerstin Uvnäs Moberg, professeur de physiologie et de pharmacologie, et chercheuse suédoise à l’Institut Karolinska à Stockholm, a consacré sa vie à l’étude de cette hormone. Elle est l’auteure du livre « Ocytocine : l’hormone de l’amour », traduit en Français.
L’ocytocine agit en cascade, elle stimule la sérotonine, notre antidépresseur naturel, et active l’endorphine qui favorise la détente et le bien-être en agissant sur le système nerveux central.
La peau chez les humains et les animaux véhicule constamment des informations du monde extérieur au système nerveux et constitue l’organe de sens le plus grand. Elle enregistre la chaleur, le froid, le toucher et la douleur. Chacune de ces sensations est recueillie par les récepteurs appropriés et mise en connexion avec le système nerveux sensitif, qui conduit les impulsions au système central. Grâce à cette « interface », nous pouvons interpréter des messages du monde environnant, qu’ils soient menaçants ou agréables. Nous pouvons facilement distinguer le coup brutal de la caresse affectueuse. Nous transpirons ou manifestons la chair de poule scion l’interprétation des signaux envoyés au système nerveux central.
Extrait de « Ocytocine : l’hormone de l’amour »
Des câlins pour nos enfants ?
Eux aussi en ont besoin. Nous le savons : les câlins aident nos enfants à grandir, à se sentir aimer et développent cette confiance qui facilite les apprentissages. Enlacez vos enfants, chérissez-les d’autant plus fort qu’en cette période d’hiver, ce chaleureux témoignage d’amour entraine une pression sur le thorax et plus particulièrement sur le thymus, glande de l’immunité qui régule la production de globules blancs.
Alors les câlins, pourquoi s’en priver ? À défaut d’avoir suivi une formation de Spécialisation en Sophrologie appliquée à l’enfance et l’adolescence, n’attendez pas le 21 janvier pour enlacer la vie et chantez la chanson de Julien Doré, « Je te veux Coco Câline » !
Bonne année à toutes et à tous !
© Photos Anne Almqvist / Unsplash
Auteur : Anne Almqvist