Recourir aux services d’un sophrologue, c’est d’abord faire le choix d’une discipline, la sophrologie, dont on pense qu’elle peut être source de bienfaits pour le corps et l’esprit. C’est aussi et surtout sélectionner une femme ou un homme dont on suppose qu’elle ou il a les compétences et les connaissances professionnelles requises pour cette mission. Le sophrologue n’échappe pas à cet impératif.
Ethique et déontologie, conditions nécessaires d’exercice de la sophrologie
Tous les métiers ont les leurs. Les règles, les obligations, les processus qui régissent la façon dont une profession doit être exercée garantissent son efficacité, fondent son essor et participent de sa perception par les utilisateurs. Ils sont le plus souvent explicités par les organisations (fédérations, associations, syndicats…) en charge de fixer un cadre et des conditions d’exercice professionnels.
En l’occurrence, c’est à la Société Française de Sophrologie qu’incombe cette mission pour les formations dispensées par l’ESSA.
Ce pré-requis s’avère d’autant plus important que :
- l’activité concernée touche, sinon à la santé, en tout cas à l’intégrité physique et/ou psychique d’un individu,
- la sophrologie n’est pas une profession réglementée.
Si elle atteste d’un savoir, d’un savoir-faire et d’un savoir-être indispensables à la pratique, la formation du sophrologue à l’ESSA est indissociable de ce que l’on pourrait appeler le « savoir éthique du sophrologue« .
Car outre des connaissances et des qualités personnelles (bienveillance, empathie…), le sophrologue doit être en mesure de faire preuve d’une intransigeante et constante intégrité professionnelle.
Quelles sont les obligations éthiques du sophrologue ?
Au-delà de tes compétences tu n’iras point !
À mesure que la relation s’instaure et que le sophronisant se livre au sophrologue, la tentation peut être grande pour ce dernier de « traiter » une souffrance qui lui aurait été révélée par son patient. Après tout, le client ne vient-il pas afin d’être aidé ? Ne cherche-t-il pas auprès du sophrologue le moyen de faire face à une douleur morale, psychique ou physique ?
Il n’appartient pas au sophrologue de « traiter » ces difficultés et pas davantage de chercher à les diagnostiquer. Tout au plus pourra-t-il exploiter certaines techniques d’accompagnement s’il a préalablement bénéficié d’une formation de spécialisation adaptée.
Il doit en revanche apprendre à son client comment surmonter, soulager, apaiser ces douleurs et s’en détacher pour s’en séparer.
En définitive, la première obligation déontologique du sophrologue praticien consiste à exercer son métier dans le cadre de la méthode et de ses principes fondamentaux : Schéma corporel comme réalité vécue, Action positive, Adaptation et Réalité objective, Alliance sophronique, Posture phénoménologique.
Complétons en disant qu’il incombe au sophrologue :
- de mettre à jour ses connaissances en fonction des évolutions de la méthode,
- de s’exercer régulièrement à vivre la méthode, à se faire superviser,
- de renforcer son champs de compétences en suivant une formation adaptée à ses objectifs de spécialisation*
* la formation continue du sophrologue peut être financée par le FIF-PL
Le sophronisant tu informeras et respecteras !
Le sophrologue se doit de répondre aux questionnements légitimes de son patient sans nuire la sophrologie ou dénaturer ses conditions d’application, pour le plus grand respect de son client.
Compétences acquises, diplôme et certifications obtenus, tarifs pratiqués, méthode exploitée, déroulé des séances… ces informations sont indispensables pour que puisse naître une relation de confiance mutuelle (alliance sophronique).
Par ailleurs, le sophrologue ne doit sous aucun prétexte faire de différence d’ordre moral, physique, religieux… entre ses patients.
Enfin, la sophrologie telle que définie par Alfonso Caycedo dans le cadre de la Méthode, répond à des techniques spécifiques. Elle ne peut être confondue avec les pratiques « exotiques » de certains professionnels.
…si le sophrologue est habillé à l’orientale et vous propose uniquement des séances allongées, ou s’il vous propose un travail sur votre inconscient (ou votre « subconscient ») sans être psychologue clinicien ou psychanalyste et/ou avec une approche symbolique, ou encore s’il associe sophrologie à l’astrologie, la voyance, les « chakras »… vous avez affaire à une proposition qui n’est pas celle décrite dans cet ouvrage.
extrait La sophrologie de Pascal Gautier (Inter Editions)
Le sophronisant tu protégeras !
Le sophrologue a pour obligation de préserver l’intégrité physique et psychique du patient.
Cela implique :
- de proscrire toute forme de prosélytisme,
- de respecter la confidentialité des échanges avec le ou les sophronisants,
- d’orienter le patient vers un spécialiste à même de prendre en charge une situation ou une pathologie qui sortirait du champs de compétences du sophrologue.
Auteur : Eric Eymard