Nous ne le dirons jamais assez : la sophrologie sert, en sa qualité de médecine alternative et en complément de la médecine traditionnelle, des champs variés. Ceux-ci couvrent autant les applications prophylactiques et sociales que cliniques. Dans ce dernier domaine, la sophrologie et plus largement les disciplines de la médecine holistique peuvent agir de façon bénéfique sur le système immunitaire.
Sophrologie et immunologie ont un ennemi commun : le stress
Levons d’emblée les objections : aucun scientifique n’a démontré que les techniques de sophronisation favorisaient la production d’anti-corps.
En revanche, de même qu’elle est utilisée en complément de traitements de cardiologie, de rhumatologie, de psychiatrie, d’allergologie… la sophrologie est en capacité de réduire le stress, l’anxiété, les angoisses susceptibles d’émousser les défenses immunitaires.
Autrement dit, en réduisant les effets du stress, la sophrologie joue un rôle indirect et positif sur le plan immunologique.
Comment fonctionne le stress ?
Qu’il soit ponctuel ou récurrent, le phénomène du stress engendre une réaction de l’organisme qui en est l’objet.
Cette réaction se manifeste par la voie endocrinienne d’une part et mobilise le système neurovégétatif d’autre part.
Autant dire que la sophrologie a un rôle à jouer dans le contexte de la crise sanitaire que nous traversons depuis plusieurs mois en raison de son caractère anxiogène.
Les chercheurs ont notamment découvert que les récepteurs β2-adrénergiques inhibent tout particulièrement la réponse de certaines cellules immunitaires, les cellules Natural Killer (NK). Stimulés par les hormones du stress, les récepteurs β2-adrénergiques empêchent ces Natural Killer de produire un type de cytokine particulier requis pour permettre l’élimination des virus.
INSERM • Mars 2020
Psycho-neuro-immunologie (PNI) : un esprit sain dans un corps sain
L’hypothèse est aujourd’hui largement partagée à défaut d’être unanimement validée : corps et esprit sont étroitement imbriqués. L’un et l’autre interagissent, se parlent, s’écoutent, se connectent…
Il ne s’agit pas de remettre en cause l’efficacité de la science médicale traditionnelle. Ni davantage de postuler que la force de la pensée est un remède à la maladie.
Il est question d’entendre que des disciplines non conventionnelles tels que la sophrologie, le yoga, la méditation, le tai-chi… sont à même de compléter utilement les dispositifs neuro-chimiques mis en place par la médecine « officielle ».
Alfonso Caycedo le comprit dès les années 60. En créant la sophrologie éponyme, en développant les technique de sophronisation et les relaxations dynamiques, il démontra que la quête d’une conscience harmonieuse est une quête de sens autant qu’une quête d’amour de soi dont l’être tout entier bénéficie.
Parce qu’ils investiguent l’influence de facteurs psychosociaux et environnementaux dans l’apparition ou l’atténuation de certaines affections, les domaines de la PNI sont une synthèse de cette alchimie réussie entre le corps et l’esprit que prône la sophrologie.
Plus prosaïquement, la PNI étudie les liens qui existent entre 3 systèmes : nerveux, endocrinien et immunitaire.
Petite histoire non officielle de la Psycho-neuro-immunologie (PNI)
Pas facile de déterminer la paternité de la PNI. Nombreux sont ceux qui se sont intéressés à ses composantes.
Certains estiment qu’elle a conquis ces lettres de noblesse grâce aux travaux de George Solomon et à ceux de Robert Ader sur les rats à l’orée des années 70. C’est à eux que l’on devrait l’appellation PNI.
D’autres rappellent que parce qu’ils s’intéressèrent au stress quelques décennies plut tôt, Hans Selye et Henri Laborit furent des précurseurs de la PNI.
Plus tôt encore, dans les années 20, Serguei Metalnikov et son collaborateur Victor Chorine étudièrent le « rôle des réflexes conditionnels dans l’immunité ».
Plus globalement, la théorie selon laquelle certaines maladies pourraient avoir des origines psychologiques ou psychosomatiques marque l’imaginaire historique de l’humanité toute entière.
Après tout, le débordement des sentiments si cher aux romantiques n’était-il pas censé causer la tuberculose ?
10 conseils d’Anne Almqvist pour renforcer ses défenses immunitaires grâce à la sophrologie
La sophrologie, par sa philosophie et sa discipline quotidienne permet à chacun de devenir acteur de son équilibre interne et de développer une culture de santé responsable et égobienveillante.
Voici quelques conseils sophrologiques proposés par la fondatrice de l’ESSA pour préserver activement votre capital santé en cette période automnale pandémique :
- Démarrez la journée par des exercices de sophrologie dynamique pour mettre votre corps en mouvement, développer des sensations agréables. Et imaginez votre journée telle que vous souhaitez la vivre, avec énergie par exemple et enthousiasme. Votre corps sera boosté dès le matin !
- Apaisez vos pensées pour libérer les tensions psychiques et physiques en portant votre attention régulièrement et de manière répétée sur votre respiration. Par exemple, lorsque vous avez une alerte sur votre téléphone, prenez le temps de vous poser mentalement dans votre respiration durant 3 respirations.
- Entourez-vous de personnes positives, drôles et joyeuses ainsi que de photos et prenez le temps de savourer le bonheur qui s’exprime. On sait que les personnes positives tombent moins malade.
- Planifiez plusieurs actions dans chaque journée qui vous font du bien. Par exemple, chanter, jouer d’un instrument, lire, regarder un film drôle… et vivez ces moments dans une présence attentive pour les sublimer et mettre en joie tout votre système immunitaire.
- Accueillez vos émotions quelles qu’elles soient, sans chercher à lutter contre ni à les changer, vous vous sentirez plus calme et vous épargnerez de l’énergie.
- Cultivez le bonheur en considérant toutes les petites sources de bonheur et de satisfaction.
- Accordez-vous des pauses ressourçantes. Marchez en pleine présence concentrative pour vivre l’instant présent et stopper les ruminations mentales qui polluent.
- Adoptez une posture positive en réalisant des exercices de Relaxation Dynamiques Concentratives.
- Acceptez ce que vous ne pouvez pas changer et plutôt que de ronchonner, essayez d’isoler les éléments positifs d’une situation qui ne vous convient pas. Cette posture philosophique phénoménologique vous libèrera de colères inutiles épuisantes.
- Faites une séance de sophrologie au moment du coucher pour lâcher prise et vous assurer de passer une nuit réparatrice.
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Auteur : Eric Eymard