Cet ouvrage sur la méditation Vipassana (littéralement « vision profonde ») approche avec une grande acuité l’importance de l’observation des sensations dans le corps. Une lecture précieuse pour la pratique de la méditation.
Si nous sommes conscient du point où commence le processus de réaction – c’est-à-dire si nous sommes conscients de la sensation – nous pouvons choisir de ne laisser aucune réaction se produire ou s’intensifier. Nous observons la sensation sans réagir, sans l’aimer ou ne pas l’aimer. Elle n’a alors aucune chance de se développer en désir ou aversion, en une émotion puissante pouvant nous submerger ; elle apparaît et disparaît, c’est tout. L’esprit reste équilibré, paisible. (…) Cette capacité de ne pas réagir est très précieuse. Pendant les moments où nous sommes conscients des sensations dans le corps et maintenons en même temps l’équanimité, l’esprit est libre. Au début, ce ne seront peut-être que quelques moments dans la session de méditation et, le reste du temps, l’esprit demeure immergé dans la vieille habitude de réaction aux sensations, la vieille ronde de désir avide, d’aversion et de misère. Mais avec la répétition de la pratique, ces quelques brefs instants deviendront des secondes, puis deviendront des minutes, jusqu’à ce que la vieille habitude de réaction soit finalement brisée et que l’esprit demeure continuellement dans la paix. Voilà comment un terme peut être mis à la souffrance.
William Hart, L’art de vivre, éditions du Seuil, 1997, p. 144.