Attachons nous à ce qu’est ou n’est pas le lâcher prise en sophrologie, pour ensuite essayer de trouver le moyen d’y parvenir.
S’éveiller à soi-même demande de lâcher-prise sur ce que nous avons imaginé être. Il est l’opposé du contrôle, nécessaire dans la vie de tous les jours, comme l’eau, l’air, la vie…
Alan Watts – Eloge de l’insécurité
Comme les petits oiseaux aussi, et comme Facebook ou le vin de Bourgogne.
Le lâcher-prise sophrologique : booster de satisfaction ?
Le lâcher prise, c’est une prise de recul, comme ce mouvement que l’on peut faire en sophrologie, un début de marche dans laquelle on ne fait qu’un seul pas, en conscience.
Prenons notre temps pour faire ce pas.
Arrêtons-nous avant d’avoir fait le deuxième (on s’arrête comme on changerait d’avis).
Le pied avant est posé, le talon du pied arrière est soulevé…
Arrêtons-nous comme en plein élan, prenons un instant pour souffler, avant d’inverser le mouvement.
Le pied arrière se repose, et le bout du pied avant se soulève légèrement, comme si nous voulions reculer.
Pause de l’instant, respirez.
Cela peut devenir un mouvement perpétuel, un balancement hypnotique, qui, lorsqu’il s’arrête, laisse la sensation du mouvement en mémoire dans chacune de nos cellules. Que de vie en cet instant. Prenons le temps de sentir notre corps. Et nos pieds, et nos jambes. Portons un regard intérieur sur ces muscles qui ont été sollicités.
Le lâcher prise est-il un mouvement de recul ?
Oui et non. Un instant de réflexion, d’epoké plus certainement, une contemplation de l’instant, une mini pause entre tout de suite et maintenant. C’est vivre le moment présent, c’est renoncer à tout contrôler, au moins pour un temps, c’est un temps à soi.
C’est un abandon, un détachement, une petite mort pour certains, un point de suspension… on ne cherche rien.
C’est un autre regard, tout neuf tout brillant, plein de surprises, d’émerveillement, sur cet instant suspendu pour celui qui prend la mesure de ce qu’il vit; c’est se recentrer sur soi pour accueillir ses émotions.
Accueillir l’émotion telle qu’elle est car elle est pulsion. L’accueillir pour la regarder, la conquérir. Accueillir l’émotion c’est important, cela permet de la laisser se vivre telle qu’elle est, et justement de lâcher prise sur ce qui en découle, d’accueillir l’instant présent sans jugement.
C’est ce sentiment d’avoir fait de son mieux, de dire oui à ce qui est. C’est faire le deuil, pardonner. Finalement, lâcher-prise c’est aller en quête de soi, comme en voyage, à la rencontre de soi. Ce n’est pas éviter ni chercher à ne croiser que des avis qui nous conviendraient, ni s’accrocher à des habitudes ou à des pensées, à des forces intérieures qui nous poussent à résoudre un problème toujours de la même manière, en ayant de la difficulté à s’en détacher.
C’est comme un laisser-aller naturel, tel l’arbre qui laisse tomber ses fruits mûrs, pour qu’ils ensemencent le sol. C’est accepter l’impermanence, impermanence de soi et de l’univers, c’est accueillir l’idée que nous ne sommes pas nos pensées.
C’est une ouverture sur l’inconnu, sur l’inhabituel, c’est cesser de dire non à ce qui ne peut pas être changé, dire oui à ce qui est…
Essayons-nous à un exercice de lâcher-prise !
Thich Nhat Hanh, Le miracle de la pleine conscience.
Lâcher prise en position allongée
Allongez-vous à plat dos, sans matelas ni oreiller. Laissez vos bras reposer de chaque côté du corps et vos jambes légèrement écartées. Maintenez le demi-sourire. Étirez-vous en tendant vos bras devant vous. Inspirez et expirez doucement en concentrant votre attention sur la respiration.
Laissez chacun de vos muscles s’abandonner. Détendez chaque muscle comme s’il s’enfonçait dans le sol ou comme s’il était aussi doux et souple qu’un foulard de soie flottant au gré du vent.
Lâchez complètement prise en gardant votre attention centrée sur la respiration et votre demi-sourire. Pensez que vous êtes un chat, totalement détendu devant un feu de bois et dont les muscles n’offrent aucune résistance au toucher. Faites cela pendant quinze respirations.
Comment accentuer ou favoriser notre capacité à lâcher-prise ?
- En ayant une bonne hygiène de vie pour commencer, chasser le mauvais stress en s’entrainant à méditer, se faire aider de son sophrologue.
- Pratiquer la sophrologie pour aborder ce nouveau regard, propre à la philosophie phénoménologique, ce regard qu’il est important de porter sur la vie, les choses, soi… regarder comme si c’était la première fois.
- Prendre le temps de regarder, de sentir, de ressentir avec toute son âme, tout son être, les choses telles qu’elles se présentent, sans les juger, juste comme elles viennent, juste comme elles sont. Ne rien attendre…
- Privilégier les aliments riches en oméga 3 et aussi ceux riches en tryptophane (acide aminé qui aide à produire la sérotonine, neurotransmetteur de l’humeur), on en trouve dans les œufs, les graines de courges et de chia, le sésame, le parmesan, la spiruline.
- Bien entendu il faut aussi un bon sommeil et de l’exercice physique !
Auteur : Isabelle Talpain