Nos existences mouvementées, tumultueuses, trépidantes, contraignantes, oppressantes aussi, ne favorisent pas le lâcher prise. En sophrologie, le processus est pourtant largement pratiqué et connu pour être une condition nécessaire du bien être.
Alors qu’est-ce que le « lâcher prise » ? Quels sont ses bénéfices ? Comment y parvient-on ?
Petit guide du lâcher prise en sophrologie.
Pas simple de lâcher prise au quotidien !
Nous pourrions définir le lâcher prise comme l’exact contraire de ce qui nous incline chaque jour à lutter, à résister, à faire, à donner…
La maîtrise est au coeur de nos existences. Guidée par les conventions, les usages, les nécessités et les règles tacitement admises ou expressément requises dans le contexte de nos vies sociales, professionnelles et familiales, la maitrise de soi, de nos actes, de nos gestes, de nos attitudes, de nos comportements, de nos paroles conditionnent nos êtres jusque dans les moindres détails.
Comme si nos vies ne pouvaient s’envisager qu’à l’aune des obligations diverses et des situations variées auxquelles nous sommes confrontés, qui nous sont imposées, voire que nous nous infligeons en petits soldats obéissants.
Comment lister toutes ces choses qui nous encombrent, nous fatiguent, nous délestent de ce bonheur que nous méritons ?
Désarroi amoureux, remontrance professionnelle, taquineries enfantines, rendez-vous redouté… qui nous conduisent à l’auto-critique, à l’auto-censure, à la soumission et engendrent stress, angoisses, déprimes…
Pour ne pas subir, il nous faut agir.
Lâcher prise, ce n’est pas céder ou renoncer, c’est accueillir et accepter !
Tous les sophrologues vous le diront : lâcher prise n’est pas un synonyme de résignation.
C’est un processus qui tend à changer le paradigme de ce que nous percevons. C’est vouloir accepter de voir le verre à moitié plein plutôt que désespérément vide. C’est comprendre et s’autoriser à ne pas tout maîtriser, à tout contrôler.
Le lâcher prise invite à prendre du recul vis à vis de ce à quoi nous tenons fort, trop fort, et qui nous épuise, nous fait souffrir, nous abîme sans que nous en prenions vraiment conscience.
Lâcher prise c’est accepter de voir s’effondrer des habitudes, des rêves, des manières de penser, des idéaux, des croyances qui agissent tels des étais soutenant l’édifice dégradé de nos existences.
Lâcher prise, c’est permettre à nos certitudes infondées de s’effondrer.
Afin que naisse un avenir qui se rapproche des valeurs profondes qui nous portent et font ce que nous sommes.
Ce sont ces schémas factices et ineptes de croyance qu’il nous faut abandonner. Nul besoin de tout jeter ou rejeter pour réussir. Il convient juste de revisiter notre façon d’être à soi et au monde et de faire confiance à l’articulation et au mouvement de la vie.
Il faudrait essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple.
Jacques Prévert
Les bénéfices du lâcher prise sont partout en sophrologie
Il n’est pas d’alliance sophronique réussie sans un lâcher prise qui témoigne de la confiance accordée par le sophronisant à l’endroit du sophrologue. Ce dernier peut alors, dans le respect des techniques de Relaxations Dynamiques de Caycédo, engager la personne qu’il accompagne dans ce niveau de conscience que l’on nomme sophro-liminal.
Le lâcher-prise est donc un préambule indispensable à la mise en mouvement du corps, du mental, des émotions par le sophrologue.
Dans ce contexte, la sophrologie contribue alors à :
- fluidifier la respiration parfois contenue, retenue ou même bloquée,
- relâcher le tonus musculaire et l’univers des pensées pour décrisper l’individu et lui permettre d’accepter plus facilement les changements,
- faciliter le sommeil,
- mettre le corps en mouvement dans la conscience (grâce aux Relaxations Dynamiques Concentratives) et permettre de le vivre autrement avec plus de respect et de bienveillance,
- changer, à faire évoluer, à nuancer, via la philosophie phénoménologique, le regard et le point de vue de la personne,
- favoriser l’expression de ses pensées et se transformer en acteur dynamique,
- éduquer à l’abstention du jugement et inviter plutôt à s’observer pour une remise en question salutaire,
- faciliter l’accueil et l’acceptation de nos sentiments et de nos émotions pour lâcher leur contrôle…
L’attention portée sur l’instant présent, la concentration ciblée sur le mouvement présent de la vie, offrent l’opportunité d’abandonner les appréhensions liées au passé et à l’avenir.
La période singulière et préoccupante que nous traversons devrait nous incliner à lâcher prise avec une ardeur soutenue. Les vacances constituent un moment privilégié pour tenter l’expérience.
La vie est un mouvement ; plus il y a vie, plus il y a flexibilité ; plus vous êtes fluide, plus vous êtes vivant.
Arnaud Desjardins
En se libérant des contraintes, des devoirs, des obligations qui nous entravent.
Osons l’aventure de l’indulgence pour soi et pour autrui. Essayons-nous à la quête de tranquillité intérieure. Autorisons-nous d’autres rythmes, d’autres couleurs, d’autres expériences, d’autres saveurs.
Ouvrons une fenêtre sur l’inconnu, le hasard, la confiance, la découverte, la curiosité, la nouveauté, la satisfaction… le non-contrôle.
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Auteur : Anne Almqvist