De prime abord, le doute prévaut. C’est que, s’agissant des bienfaits de la sophrologie, le quidam est plus enclin à supputer que « l’ego bienveillance » serait le prolongement exacerbé d’un amour inconditionnel de soi-même, que l’improbable manifestation d’une inclination altruiste.
Que nenni !
L’ego bienveillance telle que définie dans sa charte par l’ESSA « s’inscrit dans une démarche pérenne de démocratisation et d’appropriation individuelle des bienfaits de la sophrologie dont profitera l’ensemble de la société. »
Autrement dit, le concept de l’Ego bienveillance imaginé par Anne Almqvist concilie quête de bonheur personnel et empreinte bénéfique sur autrui.
Une manière de philanthropie existentielle.
Être ego bienveillant c’est penser et agir « moi-nous, plutôt que moi-je » !
C’est un fait : l’ego évoque davantage l’égoïsme, l’égotisme et autre narcissisme irrépressible qu’il n’incline à la munificence.
Pourtant, s’il est des amoureux de soi pour soi, la prévalence naturelle de l’humanité tend avant tout vers la recherche du bien être. Lequel serait une condition nécessaire (bien que pas toujours suffisante) d’équilibre personnel.
L’ego bienveillance postule que cette recherche de bien être a des répercussions positives sur notre environnement.
Elle affirme que nous sommes toujours plus attentifs aux autres, au monde extérieur, dès lors que cette philosophie de la conscience harmonieuse a pu être pratiquée pour soi.
L’ego bienveillance s’apparente alors comme la capacité d’un individu à dépasser, à transcender cet égoïsme nécessaire afin d’en faire profiter autrui.
Elle raisonne comme une exhortation à se faire du bien pour faire le bien autour de soi.
En psychanalyse, le « narcissisme primaire » défini par Freud correspond déjà à cette période de l’enfance durant laquelle l’avènement du Moi annonce l’intérêt pour autrui.
Pratiquer quotidiennement l’ego bienveillance
Des petits riens. Il suffit parfois de petites choses pour rendre la vie plus douce. Il suffit souvent de menues prises de conscience pour améliorer un quotidien morne.
Une réunion à préparer, un supérieur hiérarchique pointilleux, une sortie de classe à gérer… Il est toujours possible d’agrémenter cette journée pressentie comme déplaisante, lassante, stressante, tant elle porte en elle la promesse de contraintes, de contrariétés et d’obligations auxquelles il faudra faire face.
Les exercices « ego bienveillants » ont été conçus dans cette perspective et avec un souci de simplicité qui leur garantit un accès facilité. Ils sont des « rendez-vous » avec soi-même autant qu’avec les autres.
Rendez-vous n°1 : Matinalement vôtre
Tant qu’à préparer la journée qui nous attend, autant commencer dès le réveil. Dans le cadre intime d’un lit chaud et douillet.
Écouter
Dès le réveil, je prends pleinement conscience des plaisantes sensations dont profite mon corps chaud enfoui sous la couette. Tout en sachant que cette douceur est éphémère et qu’elle disparaîtra avec la fraicheur hivernale et la lumière vive des néons de la pièce.Goûter
Concentré sur ces sensations que je m’efforce de faire durer, je m’étire longuement, je baille, mon corps émerge, ma colonne vertébrale se détend. J’ouvre la fenêtre et je respire l’air frais du matin, puis j’amplifie ma respiration.Offrir
Les étirements oxygènent mon corps et mon esprit qui se dynamisent et se détendent; tout mon être trouve son équilibre. L’allongement de la colonne vertébrale prévient les douleurs dorsales. L’oxygénation du cerveau et du corps permet de se libérer des toxines, c’est un soin à part entière pour bien démarrer la journée en compagnie des personnes que je côtoie.
D’autres Rendez-vous
Ego bienveillants
prochainement…
Auteur : Eric Eymard