Parce qu’elle n’est pas vécue avec un égal enthousiasme ou une semblable et active énergie par toutes et tous, la rentrée peut être source d’appréhensions, de craintes, de stress… Cette petite séance de réduction phénoménologique transcendantale constituera une pause bien utile. Cet exercice simple vous aidera à mettre le monde, votre monde, entre deux bienveillantes parenthèses.
Vive la rentrée ? Ça dépend…
Après l’agitation, tant physique que médiatique, de ces dernières semaines de fin d’été et de début de rentrée, posons un regard sur la façon dont la rentrée a été vécue.
Répétons-le : il y a ceux qui y vont le sourire aux lèvres et ceux qui ont mal au ventre depuis plusieurs jours. Il y a ceux qui ont bien dormi la veille et il y a les autres.
Car le temps est arrivé de faire tout ce que vous aviez repoussé à septembre durant la trêve estivale.
Préparatifs scolaires, obligations professionnelles, échéances administratives… la rentrée, comme son nom l’indique, est synonyme de retour. Un retour à la « normalité ». La rentrée s’inscrit dans l’incontournable nécessité de rejoindre le flot de femmes et d’hommes vaquant à leurs occupations. Elle coïncide avec un changement de rythme d’autant plus violent qu’il tranche avec ce plaisant sentiment de détente qui occupait votre quotidien de vacancier.
La rentrée est à septembre ce que les régimes sont au printemps : une astreinte.
On ne peut s’y soustraire sans risquer une forme d’exclusion, de bannissement d’un monde qui a renoué avec l’effervescence.
La réduction phénoménologique au service de votre sérénité !
Et vous, cette rentrée, comment l’avez-vous vécue ? Vous exposerez-vous aux critiques en allant à contre-courant et en déclarant avoir vécue votre rentrée sereinement ? Que nenni !
Mais alors si tel n’est pas le cas, l’occasion se présente de faire une pause, paradoxale mais bénéfique. Une pause dans l’action.
Je vous propose cet exercice d’auto contemplation. Je vous suggère, en lisant cet article là et maintenant, de jeter un regard en arrière sur votre activité pendant ce mois de rentrée.
Regardez-vous de haut comme si vous étiez une petite fourmi qui court à droite à gauche, de magasin de sport en réunion de parent ou d’association. Avez-vous couru ? Vous sentez-vous déjà épuisé avant d’attaquer la fin d’année ?
Posez un instant votre regard sur votre ville, votre quartier, votre environnement. Puis, refaites de mémoire tous les trajets que vous avez effectués depuis 2 semaines dans cet objectif d’organisation du changement de rythme. Y compris maintenant ces allers retours dans la maison, pour par exemple mettre au placard pour l’hiver les restes de vos affaires de plage ou de randonnée, ou pour faire des provisions de confiture…
Portez sur tout cela un regard tranquille et bienveillant.
N’en profitez pas pour faire discrètement la liste de tout ce qu’il vous reste à faire. C’est au contraire l’occasion de faire l’inventaire des belles choses et des ressentis positifs qui vous ont traversés ces deux derniers mois. Il en existe. Vous pouvez les mobiliser.
Souvenez-vous par exemple de ce moment que vous avez eu, en lien avec ces objets que vous archivez. Et s’ils vous renvoyaient à des souvenirs plus lointains ?
Voilà, c’est tout.
Un instant suspendu pour accueillir, pour intégrer les émotions présentes, les faire apparaître à la conscience avec tendresse.
Souvenez-vous comment était votre rentrée à vous, à l’école, au collège, au lycée… Aviez-vous peur lorsque vous étiez enfant ? Comment vivez-vous vos temps de repos dorénavant ? Et si vos enfants vivaient la même chose que vous ? Et si le dimanche soir était pour vous à chaque fois une petite rentrée ?
La suspension du jugement de la rentrée
Ces émotions qui viennent à votre conscience en lisant ces mots, vous pouvez simplement les laisser apparaitre sans les juger. Vous êtes seul(e) avec elles. Elles vous appartiennent, même si vous pouvez les partager, soyez accueillant avec elles.
Maintenant, laissez-vous revenir au présent, ici et maintenant. Posez-vous en douceur et accueillez votre ressenti immédiat. Si les questions affluent prenez laissez-les passer… les réponses viendront en leur temps.
Quelque chose me dit que l’année prochaine, vous pourrez vous préparer à accueillir cette rentrée avec une meilleure connaissance de ce que vous allez vivre… une préparation dont vos enfants bénéficieront peut-être aussi !
Cette pause que je vous suggère est quelquefois difficile à faire seul. C’est pourquoi le sophrologue peut vous accompagner, en quelques séances, à entreprendre cette petite suspension du jugement.
Vous connaissez cette sensation-émotion ?
Mon client aujourd’hui est tendu, il est en couple, il a deux enfants, il a une maison, un métier qui va bien… Mais il se sent nerveux en permanence.
Sa vie le satisfait, il ne se plaint pas du quotidien. Mais le dimanche soir il a encore mal au ventre.
Lorsque je lui ai posé la question il a fait une grimace me disant qu’il n’aimait pas le Dimanche soir… Nous avons alors évoqué ses souvenirs de cour d’école, les maltraitances de ses copains, son ennui en classe, toutes ces petites choses désagréables qui ont laissé des petites traces dans son souvenir, et pas seulement. À la seule évocation de sa rentrée scolaire il pense à ce mal de ventre qui le rongeait le matin avant de partir, le soir avant de s’endormir. D’ailleurs il se touche le ventre en en parlant.
Auteur : Isabelle Talpain (formée à l’ESSA et sophrologue à Dijon)