Burnout, suicides, stress… Admettons-le : s’agissant du bien-être au travail, l’état des lieux ne suscite pas toujours bonne humeur et sérénité. Dans ce contexte peu propice à l’euphorie, la sophrologie peut-elle avoir un rôle à jouer en entreprise ?
Et vous, quel est votre risque de burnout ?
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Dans les résultats d’une enquête de 2010 publiés par le Ministère du Travail, plus de 3 personnes sur 10 déclaraient qu’ils leur « arrivaient d’avoir peur pendant leur travail ». Un comble.
Moins grave mais révélateur d’une situation susceptible de se dégrader par la suite : plus de 60% des français s’ennuieraient au travail selon une autre enquête de l’agence d’intérim Qapa.
Quant au nombre de cas d’affections psychiques reconnus au titre de maladie professionnelle, il aurait été multiplié par 7 en l’espace de 5 ans selon l’Assurance Maladie.
Ce ne sont pas les salariés de France Telecom qui diront le contraire : pression managériale, objectifs commerciaux disproportionnés, mutations intempestives… ces formes à peine déguisées de harcèlement au travail ne favorisent pas l’épanouissement professionnel. Les distorsions parfois insupportables entre ce qui est demandé par l’entreprise et ce qui peut être accompli par la personne ainsi sollicitée peut avoir de graves répercussions sur la santé physique et psychique d’un individu.
Démotivation ou absentéisme dans le meilleur des cas, épuisement, anxiété, accident voire suicide dans le pire… parce qu’elle influe significativement sur nos vies, la Qualité de Vie au Travail (QVT) constitue un enjeu majeur de santé publique qu’il serait opportun de prendre en compte dans les années à venir.
La qualité de vie au travail est un facteur de réussite pour l’entreprise
Une subsistance abondante augmente la force physique de l’ouvrier ; et la douce espérance d’améliorer sa condition et de finir peut-être ses jours dans le repos et dans l’aisance, l’excite à tirer de ses forces tout le parti possible. Aussi verrons-nous toujours les ouvriers plus actifs, plus diligents, plus expéditifs là où les salaires sont élevés, que là où ils sont bas.
Adam Smith
Il y a plus de deux siècles, dans ses Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Adam Smith faisait déjà de la qualité des moyens de subsistance de l’ouvrier une condition de la productivité.
Plus récemment, la plupart des études et des enquêtes réalisées sur le sujet du bien être au travail prouvent l’existence de cette corrélation entre profit et bien être au travail : chute de l’absentéisme, diminution des maladies psychiques, hausse de la productivité et de l’implication des salariés…
Malgré quelques frémissements ici ou là, les progrès restent pourtant homéopathiques ou circonscrits dans les sphères de PME ouvertes aux changements d’organisation. Comme pour le climat, la qualité de notre alimentation ou d’autres sujets sociétaux portés par les plus optimistes, les prises de conscience et la modification des comportements prennent manifestement du temps à défaut de réveiller le bons sens de ceux qui décident.
La sophrologie en entreprise, gage d’une amélioration des conditions de travail
Certes, les exemples d’entreprises ayant décidé d’offrir un cadre de travail agréable à leurs employés font de plus en plus la Une des magazines de management. Effet de mode ou réelle prise en compte de la nécessité d’agir pour le bien être au travail, il n’est quoiqu’il en soit pas certain que l’ajout d’un palmier et d’un hamac dans l’open-space d’une start-up ou la création d’un poste d’happiness officer suffise à changer de paradigme.
Quant aux démarches d’information et de sensibilisation menées par l’Assurance Maladie ou l’Institut National de Recherche et Sécurité, elles démontrent que le sujet est d’actualité.
Une tendance qui prouve aussi que les récentes et infructueuses tentatives de quelques députés d’inscrire certaines pathologies psychiques telles que le burnout au rang de maladie professionnelle offrent de beaux jours aux solutions dites alternatives ou préventives.
Parce qu’elle aide à gérer les troubles liés au stress, la sophrologie compte indéniablement parmi les solutions tout autant efficaces qu’envisageables, si tant est qu’elle soit adaptée à la fonction professionnelle concernée. Savoir prendre de la distance, lâcher prise, retrouver un sommeil serein… sont un gage d’équilibre et de bien être qu’offre la sophrologie.
La formation de sophrologue en entreprise imaginée par l’ESSA répond à cet objectif d’essor de la discipline dans un contexte professionnel.
Destinée aux sophrologues diplômés, cette spécialisation de 4 jours qui se tiendra en avril prochain dans les locaux de l’ESSA à Vincennes (94) permet d’adapter les techniques de la Méthode au contexte de l’entreprise, pour :
• Comprendre les enjeux des Risques Psychosociaux (RPS),
• Appréhender les spécificités de la QVT au sein de l’entreprise concernée,
• Mettre en oeuvre un processus d’accompagnement adapté aux objectifs de prévention fixés.
En parallèle, le Réseau Professionnel National des Sophrologues, association fondée par l’ESSA en 2017, intervient fréquemment dans les entreprises afin de promouvoir une pratique efficiente de la sophrologie.
Les solutions destinées à améliorer les conditions de vie au travail existent. Il ne reste qu’à les mettre en oeuvre.
Auteur : Eric Eymard