Au terme de plusieurs années de thérapie, j’avais enfin compris les principales raisons de mon mal-être, et pourtant, je ne parvenais pas à me sentir apaisée.
Ces longs mois d’introspection m’ont permis de comprendre l’origine et la manifestation de mes maux mais pas d’y remédier. Je pensais être enfin libérée, et pourtant, jamais je ne m’étais sentie si fragile. Comprendre est une première étape, changer, en est une autre.
Je ne savais comment parvenir à changer ce fonctionnement, ces mécanismes qui m’empêchaient d’avancer sereinement dans la vie. Ma psychothérapie avait donc atteint ses limites.
J’ai donc pris la décision de m’orienter vers une autre approche thérapeutique : la sophrologie
Je ne savais pas, concrètement, en quoi consistait la sophrologie. C’est donc, dénuée de toute attente spécifique que j’ai assisté à ma première séance. Je n’avais rien à perdre. Jamais je n’aurais pensé gagner autant…
La première séance m’a permis d’établir les bases d’une relation de confiance avec ma sophrologue. Cette dernière m’a présentée certains des principes fondamentaux de la sophrologie mais aussi ceux qu’elle se devait d’appliquer en tant que thérapeute. Le « non-jugement » est l’un de ces principes et c’est dans cette approche du « non-jugement » que nous allions baser notre travail. Cette notion, quelque peu abstraite a pris tout son sens au cours des séances suivantes. Je pouvais me confier sans crainte, sans peur d’être jugée.
Ce rapport de confiance instauré, le travail de sophrologie pouvait donc débuter. Ma sophrologue m’a peu à peu aidée à donner du sens à d’autres principes tels que l’action positive, l’acceptation, le lâcher-prise… J’ai éprouvé quelques difficultés à appliquer le « principe du schéma corporel » qui consiste à laisser davantage d’importance aux manifestations du corps, à l’accueil des sensations, à la conscience du corps comme « réalité vécue », qui pourtant contribue au « lâcher-prise ».
Peu à peu, j’ai pris conscience que le corps et l’esprit ne faisait qu’un. Ces deux éléments ne peuvent être dissociés. J’ai ainsi pris conscience d’être dans une approche exclusivement « cérébrale »/ « mentale ». J’avais la sensation de tout contrôler par l’esprit. J’ai peu à peu appris à lâcher ce contrôle permanent, accepter également le « non contrôle » mais aussi à intégrer un autre paramètre : le corps.
En étant plus à l’écoute de notre corps, il est alors possible d’impacter notre esprit (et vice et versa). Aujourd’hui, j’éprouve encore des difficultés à écouter mon corps et lui laisser la place qu’il devrait avoir. Mais, j’en ai conscience et à force de répétition, cette harmonie corps/esprit s’installera progressivement. Notre société nous pousse vers un contrôle permanent de et par l’esprit. Difficile alors de développer d’autres fonctionnements.
Après ces explications quelques peu théoriques, je pense qu’il est important de développer en quelques mots, l’impact positif qu’a eu la sophrologie sur ma personnalité. Malgré les difficultés présentées précédemment (harmonie corps/esprit), la sophrologie m’a appris à fonctionner différemment et à faire face à certaines situations anxiogènes. Je me sens davantage en paix avec moi-même. Il aura fallu quelques réajustements tels qu’apprendre à remplacer mes peurs par mes envies, accepter (de ne pas tout contrôler, d’être fragilisée…), écouter davantage ce corps qui nous parle pourtant tellement…
Ce qui me paraissait impossible se concrétise pourtant peu à peu. Je déconstruis d’anciens mécanismes pour en créer de nouveaux. Et pourtant, tout n’est pas sous contrôle, rien n’est figé. Certaines peurs reviennent parfois, mais, j’apprends avec l’aide de ma sophrologue à les accueillir différemment. Le chemin est encore long et je ressens encore le besoin d’être guidée.
L’approche du sophrologue est telle qu’aucun rapport de dépendance ne se crée. Il nous apprend à devenir le seul être capable de veiller sur nous-mêmes, il nous guide vers l’autonomie.
Aujourd’hui, je me sens apaisée et davantage en paix avec mon passé et la personne que je suis. Je suis parvenue à me construire de façon plus équilibrée. Ma vision du couple et ma relation à l’autre sont bien plus saines. Je me connais mieux et apprends tous les jours à veiller sur moi. Je me lance aujourd’hui dans une toute nouvelle aventure : celle de la maternité. Aventure que je ne me serais jamais sentie capable d’affronter il y a encore quelques années. J’accueille ce tournant de ma vie avec bien plus de sérénité malgré les inquiétudes et les remises en question que la maternité peut générer. J’espère pouvoir accueillir cet enfant dans la sérénité, la paix intérieure et le guider vers un certain équilibre tout en se souvenant que tout ne peut être contrôlé. Alors, j’ai pris le parti de commencer par profiter autant que possible et me concentrer sur le moment présent.
Je terminerai ce témoignage en insistant sur le fait que…
la sophrologie est bien plus qu’une simple « forme de thérapie », c’est avant tout un art de vivre.
Témoignage, octobre 2013