Mémoire phénoménologique du Cycle Supérieur rédigé par Éliane Cossais et remis à l'ESSA
Introduction
Dans le cadre de ma formation au cycle supérieur de sophrologie, je choisis d’approfondir un sujet de recherche qui m’est cher : « Sophrologie et spiritualité : en quoi la sophrologie peut être un chemin d’accès à la vie spirituelle, à plus d’intériorité, à une relation plus profonde avec Dieu, en soi ? ». Chemin vers soi… Chemin vers Dieu… ?
Ma propre quête spirituelle est imprégnée de mes nombreuses lectures depuis des années et s’appuie sur mon expérience de vie personnelle dont les grandes lignes sont un pèlerinage de deux mois à pied à Saint Jacques de Compostelle, une expérience de vie religieuse de presque deux ans dans un ordre religieux apostolique (1), plusieurs années de vide, un burn-out et le retour à une pratique spirituelle d’écoute contemplative de musiques spirituelles anciennes puis de méditation, contemplation (2).
Aujourd’hui, mes lectures spirituelles ont également repris leur place dans ma vie, avec le nouveau regard auquel mes expériences m’ont ouverte et l’intime prise de conscience que la méditation, la contemplation et l’oraison (3) me sont essentielles, voire vitales, pour rester vivante au-dedans de moi.
Depuis trois ans la sophrologie est venu tantôt remettre en question, tantôt s’opposer, tantôt s’harmoniser avec ma propre expérience spirituelle et venir m’interroger sur l’interaction, l’interagir de l’un et de l’autre.
Je pose ce questionnement ici, m’invitant ainsi à observer les phénomènes vécus, les confronter aux expériences d’autres spirituels et à ce que la sophrologie propose de vivre à travers ses pratiques. Je lis en ce moment Le château intérieur ou les 7 demeures, de Ste Thérèse d’Avila, dites « mère des spirituels » et, conjointement, grâce à ce travail de recherche : Sophrologie, phénoménologie et spiritualité d’Hervé Bassanino ; La source que je cherche de Lytta Basset ; Je suis de Sri Nisargadatta Maharaj et quelques autres livres que je serai amener à citer dans cet écrit. La référence théorique sophrologique reste bien sûr le livre du Pr P.-A. Chéné. (4)
Ce travail s’appuie sur l’expérience et les phénodescriptions d’autres personnes qui ont souhaité expérimenter avec moi l’objet de ma recherche.
Je parlerai dans ce mémoire de l’expérience de deux de ces personnes que j’accompagne encore aujourd’hui en séance individuelle :
- H., jeune femme de 19 ans, catholique pratiquante par son éducation familiale, en recherche tant dans sa voie professionnelle que personnelle et spirituelle ;
- F., jeune femme de 48 ans, « élevée » en école catholique jésuite, aux lieux et relations austères, à une relation de « devoir » à l’égard de Dieu et des autres, bref, rien de chaleureux, rien d’aimant, tous les ingrédients pour fuir…
Je partage, enfin, l’objet de ma recherche avec M., femme de 35 ans, d’éducation pluri religieuse sans pratique dans quelque religion que ce soit, par ailleurs engagée dans une démarche thérapeutique personnelle l’amenant à un chemin spirituel. Je la remercie d’avoir contribué à ma réflexion sur le sujet.
Dans ce travail, la première chose qui me semble essentielle est de tenter de définir ce que l’on appelle « spiritualité » selon le versant d’où l’on vient, d’où l’on voit/expérimente et de bien préciser le cadre dans lequel je me situe et ne souhaite délibérément pas me situer.
Après quoi, je nous propose d’explorer ce qui, dans la sophrologie peut être ou pas un chemin d’accès à la vie spirituelle, à partir des expériences, phénodescriptions des personnes présentées ci- dessus, des miennes et de mes lectures.
Enfin, je conclurai sur ce que ce travail de recherche m’amène à faire évoluer dans ma propre pratique de sophrologue, en quoi il me guide sur la manière d’accompagner d’autres personnes : découverte-conquête-transformation.
1ère partie : Définition et cadre de référence
La spiritualité
Quand on parle de spiritualité, cela fait souvent peur ou cela rend méfiant ! De quoi parle-ton ? D’où parle-t-on ? De nos jours, nous parlons aussi bien de spiritualité religieuse que de spiritualité laïque. De quoi s’agit-il ?
Si l’on se réfère aux dictionnaires, on se rend compte que les définitions du mot « spiritualité » ne sont pas très claires. Prenons l’exemple de Le Petit Robert, dans lequel la spiritualité a deux sens, l’un philosophique, « caractère de ce qui est spirituel, indépendant de la matière », l’autre religieux, « croyances et pratiques qui concernent la vie de l’âme, la vie spirituelle. ». On comprend dans tous les cas que la spiritualité relève de l’esprit par opposition à la matière.
Tentons d’en savoir plus en visitant quelques auteurs.
Christophe André, tout d’abord, explique en parlant de spiritualité laïque…
(qu’elle) ne se comprend pas elle s’éprouve, elle ne s’explique pas elle se vit. (…), parfaitement à sa place dans l’univers méditatif qui sait par moment se passer des mots (…). Elle se présente en général sous la forme de sentiments, de paix intérieure inexpliquée ou de communion avec la nature environnante ou de fraternité avec les autres humains.
Il cite ainsi Maître Eckart, moine bénédictin et mystique rhénan médiéval : « Dieu nous rend souvent visite mais la plupart du temps nous ne sommes pas chez nous. » (5). Ainsi, occupés par toute notre vie quotidienne et ses agitations, nous vivons plus à l’extérieur de nous-mêmes que dans notre intériorité, en nous.
Sri Nisargadatta Maharaj, lui, écrit que
nous connaissons le monde extérieur des sensations et de l’action mais nous connaissons très peu notre monde intérieur, celui des pensées et des sentiments. Le premier but de la méditation est de devenir conscient de notre vie intérieure et de nous la rendre familière. Le but ultime est d’atteindre la source de la vie et de la conscience (6).
Ainsi, la spiritualité relèverait de l’esprit, de l’intériorité auquel nous aurions accès par la méditation, qui fait expérimenter des sentiments, une paix intérieur, une communion, et nous amène à la « source de la vie » à l’intérieur de nous-même.
C’est bien de cette source dont parle Lytta Basset :
D’innombrables personnes, aujourd’hui, cherchent à devenir davantage vivantes, s’ouvrant à ce Divin inconnu qui les pousse de l’intérieur à se transformer et à améliorer leur vie relationnelle. Nous avons accédé à une nouvelle conscience de qui nous sommes, à la fois plus réaliste (plus proche de ce qui nous constitue réellement : biologiquement, psychiquement, sociologiquement, spirituellement) et plus positive quant à nos ressources et au potentiel divin qui est le nôtre. (…) Plus notre juste perception de nous-mêmes nous rend vivants, plus nous nous ouvrons à une autre perception de « Dieu », plus vivante elle aussi. (…) L’accès le plus sûr au Divin … la connaissance de soi (7).
Selon L. Basset, cette affirmation se retrouve chez tous les auteurs de tradition chrétienne et de citer notamment : « L’échelle qui mène au Royaume est cachée dans ton âme8 », « Demeurer en soi-même c’est demeurer en Dieu 9», « La voie consiste à ne jamais sortir de soi-même (10) »… Et Sainte Thérèse d’Avila, mes lectures du moment, écrit également que « ce qui importe avant tout, c’est d’être en nous-même, pour y rester seul à seul avec Dieu (11) ».
H. Bassanino cite enfin une légende hindoue dont voici l’essentiel du message :
Il y eût un temps où tous les hommes étaient des dieux. Mais ils abusèrent tellement de leur divinité que Brahmâ décida de leur ôter le pouvoir divin et de le cacher à un endroit où il leur serait impossible de le retrouver. (…) [Après la tenue du conseil des dieux], Brahmâ dit : Voici ce que nous ferons de la divinité de l’homme : nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c’est le seul endroit où il ne pensera jamais à chercher (12).
Ainsi, tous les auteurs que l’on peut lire sur le sujet de la spiritualité, qu’ils soient laïcs ou religieux, sont d’accord pour dire que la spiritualité est une expérience profondément intime, à l’intérieur de nous-même.
Ce qu’en dit Lytta Basset, cité ci-dessus, ne ressemble-t-il pas à une expérience sophrologique : la conscience de qui nous sommes en quittant nos automatismes, une perception plus réaliste et plus juste sur nous-même et nos ressources, que la sophrologie qualifie de réalité objective, ouverture à une autre perception de nous-même et du divin en nous, nouveau regard…
Mon cadre de référence
Le lecteur l’aura compris je pense, nous ne parlerons pas ici de religion ou de quelque autorité religieuse que ce soit, pas de Temple, ni d’Église ou toute autre institution religieuse.
H. Bassanino définit les religions, comme des « institutions sociales organisant les règles de vie et les pratiques rituelles, [elles] déterminent les dogmes et croyances à adopter par leurs fidèles dans la perspective du rapport qui doit être le leur avec le sacré. » Il parle du « rôle passif attribué à leurs adeptes » qui s’affranchissent de toute « recherche du sens philosophique et spirituel de leur engagement, et (…) de toute expérience concrète d’un cheminement vers le divin » (13).
Si je le trouve dur dans ces propos, je suis obligée de constater que toute l’expérience spirituelle que j’ai vécue et que je continue de vivre s’est développée et continue de grandir en dehors de l’église « du faire » (14). Elle a pris toute son essence à travers la méditation des textes de la Bible dans ma vie quotidienne et durant les presque deux ans de vie religieuse apostolique et de différentes autres lectures, en regard de ma vie quotidienne, de la contemplation, et de mes expériences thérapeutiques. A croire qu’il y a comme deux églises : celle du faire décrite précédemment par H. Bassanino et celle de l’être que, pour ma part, j’ai surtout expérimenté dans des retraites spirituelles et dans la vie religieuse. Mais qu’en est-il de l’expérience sophrologique dans ce cheminement ?
2ème partie : la spiritualité… de la vivance au nouveau regard
H. Bassanino écrit que
la sophrologie, dans sa perspective d’étude de la conscience, permet à ses pratiquants de découvrir notamment les trois dimensions essentielles de l’Homme : corporelle, psychique et spirituelle (15),
‘‘spirituelle’’ ce qu’A. Caycedo a appelé « la conscience transcendantale de l’Homo sapiens sapiens (l’homme qui sait qu’il sait) » cité par P.-A. Chéné (16).
Ce dernier précise, en parlant des valeurs transcendantales du cycle existentiel [que sont l’Éternité et la Divinité] (17), qu’« il n’y a pas de vérité révélée en sophrologie. » Mais que, « si nous ne donnions pas ces valeurs comme champ d’exploration à la Conscience humaine, il manquerait certainement une dimension pour beaucoup d’entre nous, quelles que soient nos croyances ».
La sophrologie, en proposant ces valeurs transcendantales, donne une place pour que chacun, s’il le souhaite, puisse vivre sa spiritualité.
Alors, voyons comment cela peut prendre forme au travers de la pratique sophrologique à différents stades de la pratique et selon chaque personne.
Spiritualité et cycle fondamental
P.-A. Chéné parle des « valeurs transcendantales du cycle existentiel ». Ce cycle est le dernier cycle des relaxations dynamiques, des RD 9 à 12, ce qui laisse penser que la spiritualité ne peut s’exprimer qu’à des sophro-très-pratiquants avancés dans la découverte des relaxations dynamiques. Or qu’en est-il des sophro-pratiquants débutants ?
Tout chemin se prépare que ce soit le chemin vers Saint Jacques de Compostelle ou celui vers notre Être intérieur ! Ainsi, le simple fait de prendre rendez-vous pour une séance est déjà le début du chemin, le premier pas vers… De sorte que notre intérieur, inconsciemment, s’y prépare, se prépare à vivre quelque chose qu’il ne connaît pas, quelque chose à découvrir. Et dès l’instant où il se prépare, une ouverture se fait et une expérience ne demande qu’à se vivre.
Je pense notamment aux élèves du lycée professionnel où j’ai fait mon stage de niveau praticien. Qu’ils l’aient choisi ou non, ils ont participé à un cycle de séances de sophrologie à l’initiative de leur enseignant principal. Ils savaient où et quand cela allait avoir lieu, ils y étaient réfractaires pour certains, indifférents ou curieux pour d’autres, mais chacun a vécu une première expérience. Et cette expérience fondamentale qu’ils ont vécue, c’est celle du calme !
Expérience et conscience du calme dans la pièce dans laquelle il se trouvait ET expérience et conscience du calme à l’intérieur d’eux-mêmes !
Ainsi, l’un d’eux l’a-t-il exprimé :
C’est surprenant ! j’ai ressenti le calme, c’était calme aussi dans la classe !
Pour la première fois dans leur vie de lycéens, ils expérimentaient que le calme était possible ! Si j’avais mesuré l’importance que cela pouvait avoir pour eux dans leur expérience vivantielle, je ne pensais pas à quel point cela pouvait être capital dans leur chemin personnel et pourquoi pas spirituel.
Pour reprendre les propos de C. André, la spiritualité « ne se comprend pas elle s’éprouve, elle ne s’explique pas elle se vit. (…), Elle se présente sous la forme de sentiments, de paix intérieure inexpliquée ».
N’est-ce pas ce que certains de ces lycéens ont vécu dans leur réalité objective ?
F., quant à elle, pour qui « la religion est un sujet sensible » du fait de sa mauvaise expérience d’élève en école catholique, est aujourd’hui curieuse d’expérimenter « mon travail avec la religion », elle attend que cela la fasse bouger, réfléchir.
C’est une femme très sensible à la nature et dit vouloir « tout vivre à 200 % par les sens » : elle marche beaucoup en montagnes où elle habite, a la responsabilité d’une ferme thérapeutique – en tant que psychologue et médiatrice animale – et de la pratique snoezelen dans un établissement pour personnes handicapées. On pourrait dire que les cinq sens n’ont plus de secret pour elle !
Dans ses phénodescriptions, dès les premières pratiques, elle dit vivre son corps et ses pensées dans la détente ce qui l’aide à se recentrer et à sentir plein de positif après la pratique. Par la sophrologie, le sensoriel chez elle devient très riche et renforce sa tendance naturelle à porter son attention sur « toutes ces petites choses ». Il y a un an, elle me confiait : « sentir avec mes cinq sens, c’est quelque chose que je fais beaucoup en ce moment, toucher les plantes, ressentir leur texture. Il y a quelque chose qui m’ancre là-dedans ».
Les pratiques que nous vivons ensemble renforcent chez elle ce rapport charnel à la nature. Ancrage, recentrage, communion avec la nature environnante.
H., elle, se définit comme catholique pratiquante en recherche/questionnement. Elle a déjà vécu des expériences spirituelles au cours desquelles elle a pu « rencontrer le Christ personnellement ». Elle dit également ne « pas être ancrée dans la prière quotidienne ». Elle a spontanément souhaité participer à mon sujet de recherche, voulant expérimenter ce qu’était la sophrologie et en quoi cela pouvait l’ouvrir à un chemin plus spirituel.
Lors de sa toute première phénodescription, après la pratique de la sophronisation de base, elle exprime l’espace d’angoisse dans lequel elle était au début de la pratique, « énorme pièce où j’étais toute petite à l’intérieur avec une grande personne au-dessus de moi », et comment cet espace s’est dissipé au profit d’une bulle tout autour d’elle à partir de laquelle elle s’est sentie isolée, faisant abstraction de ce qu’il y avait autour et des maux, douleurs qu’elle pouvait ressentir dans son corps en début de pratique.
Elle en ressort détendue, plus calme. Elle expérimente que cette pratique peut l’aider à mieux se poser avant de prier, être présente à ce qu’elle fait, sans tension. Elle retrouve cette « bulle agréable de protection, de calme, dans laquelle rien ne rentre », lors d’une autre pratique au cours de laquelle elle se « sent comme ailleurs, en ressourcement » ce qui ne l’empêche pas de ressentir différentes douleurs dans son corps jusqu’à en avoir une boule à la gorge.
Elle ressent le besoin d’aller chercher l’énergie en elle ce qu’elle ne vivra pas lors de la pratique de la Sophro-Activation Vitale (SAV) la séance suivante, bien qu’elle y mette un sens par rapport à l’énergie du Christ en elle. Après chaque pratique, elle ressent un grand apaisement. Elle se sent plus ouverte, plus à l’écoute de ce qui se passe en elle, plus dans le lâcher- prise, ressentant que Dieu peut agir en elle au-delà de ses propres barrières, de ses propres luttes.
La dernière séance que j’ai pu faire avec H. avant la fin de l’écriture de ce mémoire, s’est portée sur une Sophro-Attention/Sophro-Concentration (SA/SC) de l’amour pour soi, pour l’autre et pour tout l’univers, alors même qu’elle m’exprimait l’état dépressif dans lequel elle se sentait, le manque d’énergie qu’elle vivait en elle pour toute chose.
Voici des extraits de sa phénodescription :
j’ai ressenti de la joie et un peu de motivation, d’élan… amour qui s’étend comme des cercles qui s’élargissent et qui englobent de plus en plus de personnes. C’était apaisant. Je n’ai ressenti aucun énervement par rapport à des personnes mais j’étais encline à leur distribuer de l’amour. Quand j’étais gonflée d’amour, j’imaginais les envois d’amour de Dieu comme un fuseau sur moi. J’ai pris conscience de l’amour que Dieu a pour nous et que l’amour n’est pas restreint mais se multiplie. Je peux aimer toutes les personnes de la planète ! Je suis dans une posture d’accueil, d’ouverture à l’autre et de détente dans mon corps global. Je ressens de la joie : mes lèvres sourient, ma tête est dans un élan positif, joie un peu au cœur et j’ai ressenti de la chaleur au moment de visualiser mon objet.
Ainsi, je constate que, quel que soit l’état d’avancée d’une personne dans son cheminement intérieur, des phénomènes se produisent qui sont déjà des prémices d’une vie spirituelle : l’état d’avancée de tout débutant – comme les lycéens qui découvrent le simple calme – à l’état d’avancée de plus expérimentées – comme F. et H., dans les fruits de la pratique des cinq sens ou d’une pratique religieuse.
Mais je constate également que ces prémices d’une vie spirituelle s’observent quel que soit le « lieu » d’où l’on part : de l’expérience de la communion avec la nature, la pratique des cinq sens, comme pour F. ou de l’expérience religieuse comme pour H. P.-A. Chéné, dans son chapitre sur les ‘‘sources et origines de la sophrologie’’, parle notamment de l’époque du Théos et de l’Orient dont il dit que « les différentes techniques de modification de conscience des mystiques chrétiens sont à peu près superposables à celles de l’Orient. (…) l’Occident n’a pas copié l’Orient et est arrivé à ce développement par ses moyens propres ; ceci est de la plus extrême importance car soulignant l’universalité de ces processus de développement de la conscience. » (18)
En ce qui concerne ma propre expérience, je prends conscience qu’avant même de connaître la sophrologie, le corps et le mouvement avaient une grande importance pour moi.
Je me suis formée à la gestion mentale et à la Programmation Neuro-Linguistique pour apprendre à utiliser les cinq sens et le mouvement dans ma pédagogie spécialisée pour les enfants atteints de surdité. Compréhension, apprentissage et mémorisation par le corps…
J’ai découvert et appris les récitatifs de l’Évangile, créés par Marcel Jousse (19) qui consistent, par un balancement d’avant en arrière et dans un chant à tonalité araméenne20, à mémoriser et prier des passages de l’Évangile.
J’ai également suivi une psychanalyse pendant plusieurs années et expérimenté la concordance, la résonnance de ce que je vivais avec ce que les textes de la Bible me révélaient. On pourrait dire – après ces expériences ajoutées au pèlerinage à pied à Saint Jacques de Compostelle pendant 2 mois, sans aucune aide matérielle de confort – que je suis une femme aguerrie du lien entre le corps et la spiritualité, entre la vivance et la foi et que la sophrologie n’a pas grand-chose à m’apporter de plus !
Pour autant, la sophrologie m’a fait découvrir un élément majeur dans la manière de vivre les choses : la CONSCIENCE DE… !
Conscience de mon corps et des mouvements, conscience de mes pensées, de mes ressources, de mes capacités, conscience de mon présent, mon passé, mon futur, conscience de mon corps et de tout ce qui le constitue biologiquement et dans son historicité de la création des premières cellules à la femme que je suis aujourd’hui, conscience aussi de l’histoire de l’humanité dont je suis porteuse jusque dans mes cellules et au même titre que chaque être humain, etc. Conscience de…, et je dirais même conscience de la conscience de… : je suis consciente que je suis consciente de…
Et c’est bien là que tout s’est joué pour moi ! Oui j’ai marché près de 2500 kms pour aller à Saint-Jacques-de-Compostelle, oui j’ai été éprouvée physiquement et psychiquement mais où était ma conscience de tout ce vécu ? Et je pourrais poser la même question au sujet de ma pratique des récitatifs des Évangiles ou de ma façon de communiquer par geste avec les personnes sourdes !
J’ai aujourd’hui la sensation que je faisais des gestes sans vivre en conscience mon corps et mon esprit ! Marcel Jousse, dans son Anthropologie du Geste (21), parle d’« intussusception » (22) ce que j’ai compris alors comme essentiel et dans le sens d’une incorporation de ce que nous vivons, la « mise au-dedans de nous ».
La sophrologie m’en donne tout le sens profond, l’expérience et surtout la conscience !
Sans doute, ai-je vécu cette expérience intérieure sans le savoir en pratiquant la méditation des cinq sens que Saint-Ignace-de-Loyola préconise dans ces exercices spirituels (23), que j’ai exprimé tantôt par un dessin tantôt par la création d’une poterie et que je pourrais appeler aujourd’hui « mes phénodescriptions ».
La conscience de… prend forme, non seulement dans ce que Christophe André appelle la Pleine Conscience mais aussi dans la méditation de l’apparaître des phénomènes qui prend tout son sens dans les phéno- descriptions par la verbalisation, le dessin ou autre moyen d’expression, de la chose même, comme si c’était la première fois. « La phénoménologie se définit comme la science des phénomènes, la discipline qui cherche sans relâche à éclairer autant ce qui apparaît à la conscience que la façon d’apparaître. » (24)
La sophrologie d’orientation phénoménologique telle que j’ai pu et peux la vivre me donne accès à cette dimension que je n’avais pas expérimentée en conscience dans mon cheminement spirituel.
Je garde toujours en mémoire, vingt ans après, ce dessin et cette poterie, que je conserve précieusement, et qui témoignent pour moi d’expériences fondamentales dans ma vie. Voilà qu’aujourd’hui, grâce à la sophrologie, je deviens consciente de ce dont j’avais un peu conscience sans en avoir vraiment conscience ! Nouvel éclairage, nouveau regard et profonde joie de tout ce chemin qui prend encore un peu plus de sens dans ma vie.
Si aujourd’hui j’ai la joie de découvrir l’universalité de ces processus de développement de la conscience dans ces expériences vécues, cela n’a pas été sans méfiance à l’égard de la sophrologie à certains moments de mon apprentissage, et tout particulièrement quand j’entendais parler par exemple d’« énergie vitale », d’« animal-fétiche », d’« harmonisation des chakras » et encore dernièrement de « lumière du jour » qui m’évoque plus la secte devenue funestement célèbre (25) que la réelle lumière du jour !
Il m’a fallu vivre quelques déplacements de mes lignes pour mettre un sens non dangereux pour moi dans ces termes et les évocations qu’ils avaient pour moi et même y apposer une « traduction » plus biblique, plus religieuse » pour pouvoir m’abandonner à l’expérience. C’est en mettant de côté les appellations qu’on me proposait, en faisant l’épokè que j’ai pu vivre l’expérience et c’est en en vivant l’expérience que j’ai pu leur donner un sens et les renommer dans ma propre langue.
Lytta Basset parle du passage du « dieu toxique au Vivant méconnu » (26) pour se détacher de nos fausses croyances et découvrir dans une réalité plus objective ce que les textes bibliques nous donnent à vivre. J’ai fait cette même expérience à l’égard de la sophrologie et je continue de le faire encore aujourd’hui.
Spiritualité et cycles radical et existentiel
Parmi les valeurs qui me sont apparues comme essentielles au cours de mes pratiques des Relaxations Dynamiques (RD) 5 à 11 (27), trois se présentent comme étant mes valeurs fondamentales, trois valeurs qui ne sont pourtant pas celles qui me sont venues lors de ma dernière thérapie (28) mais qui, par l’expérience de la pratique sophrologique, ont fait phénomène en moi : l’historicité, la liberté et la responsabilité.
La valeur de la liberté a toujours été importante pour moi mais prend une dimension beaucoup plus profonde aujourd’hui, plus existentielle ! Quant aux deux autres – la responsabilité encore plus que l’historicité (29)- elles étaient beaucoup plutôt loin de ma conscience ! Historicité
Lors des pratiques des relaxations dynamiques des cycles radical et existentiel, des phénomènes se sont produits en moi qui ont été marquants. J’ai vécu une profonde conscience de l’évolution cellulaire de l’être humain et de la mienne, plus grande conscience d’être debout au sens physique du terme, de regarder devant et d’avancer à la suite de nos ancêtres et pour les générations suivantes au point que je ne me regarde plus du tout comme avant : je suis un élément de toute cette histoire de l’humanité comme une cellule dans un corps plus grand ! Reconnaissance d’une histoire beaucoup plus grande que ma simple histoire familiale, reconnaissance de l’histoire de l’espèce humaine.
Sensation profonde également de poursuivre et de contribuer à l’évolution de notre espèce dans tous ses aspects : physique, psychique, spirituel (30). Sens plus profond de ma vie, du sens de ma vie, dans cette continuité et cette participation à l’évolution de l’espèce y compris spirituelle. Je vis/travaille pour l’avenir, pour les générations à venir, j’apporte ma voix/voie propre par mon travail, ma recherche, ma quête, plus de sens, sens plus profond encore à ma vie. Je m’inscris en ce sens dans la déclaration de Recife d’A. Caycedo quand il parle de « maladie de masse » :
De même que le VIH du sida attaque le système immunitaire du patient pour le neutraliser et le détruire, (…) la ‘‘maladie de masse’’ attaque les valeurs de l’homme qui sont et représentent le système immunitaire au niveau existentiel. Une fois les valeurs neutralisées et détruites, l’homme navigue sans Nord, dans une existence manquant de sens, où se présentent tous genres d’altérations, au fur et à mesure que les valeurs se détruisent, au niveau biologique, moral et existentiel. (31)
La sophrologie est clairement une pratique d’intégration de ses valeurs en perdition et je peux, par elle, apporter ma contribution à un monde plus humain et spirituel. Deux directions à la fois horizontale et verticale, humaine et transcendantale que nous expérimentons encore plus dans le cycle existentiel par la dimension Omicron (orientée vers la biologie) et la dimension Epsilon (orientée vers l’esprit) dans les Relaxations Dynamiques. P.-A. Chéné précise que
ces structures (…) révèlent la grandeur d’une existence volontaire, tournée à la fois vers la connaissance de son corps jusqu’à la biologie, jusqu’aux molécules et, à la fois, vers les valeurs spécifiques de son être. (32)
Cette prise de conscience forte de mon historicité humaine me donne à la fois une grande liberté de part l’universalité de l’expérience et une grande responsabilité de par ce à quoi cela m’engage personnellement.
Liberté et responsabilité
La liberté est une valeur qui m’habite depuis très longtemps, sa forme et son sens ont évolué tout au long de mes expériences de vie et de ma formation en sophrologie. Mais elle a pris une dimension, par la RD9 et ce travail de mémoire, qui relève plutôt d’une révélation, d’une prise de conscience essentielle, existentielle sans doute, dans mon cheminement.
La pratique de la RD9 a porté à ma conscience à la fois la transmission utérine de la vie de ma grand-mère, de ma mère et jusqu’à la mienne, la conscience vibratoire de mes cellules initiales et mon unicité par l’intégration de « je suis », unique, seule dans le monde et avec le monde. Je me suis sentie sortir de la caverne (33) et m’ouvrir au monde, à la lumière du monde. Sentiment de profonde liberté, ressenti au plus profond de mon être.
Cette expérience forte de la liberté prendra encore plus de profondeur grâce à ce travail de mémoire comme je l’exprimerai un peu plus loin.
A cette nouvelle liberté s’est très vite imposée à moi la notion de responsabilité, qui, pourtant, ne m’avait pas du tout parlé au moment des pratiques de relaxation dynamique ! Un jour, lors d’un réveil matinal… cet impératif s’est imposé à moi ! Je ne peux pas être libre sans être responsable, responsable de et dans mes choix, de et dans ce que je vis, je dis, j’écris. Je me sens invitée, convoquée même, à exercer cette responsabilité.
Résonne alors en moi cette phrase de Brigitte Boulard qui m’avait interpelée sans prendre sens :
la liberté est la capacité de libre choix qui nourrit notre responsabilité… Faire phénomène avec la liberté, c’est exercer cette capacité de libre choix, s’autoriser à choisir, le libre-choix engendrant la responsabilité (34)
Cela ré/aisonne d’autant plus quand Brigitte parle de l’utilisation de la RD9 dans les problématiques de burn-out, vers la libération des contraintes ! Choisir de me libérer de ce qui m’entrave, de ce qui m’éteint ! Si le burn-out que j’ai fait était essentiellement d’origine professionnelle, il prend sa source beaucoup plus profondément et plus largement, y compris dans mon rapport au religieux dans ce qui a trait à la religion plus qu’à la spiritualité ou plutôt du lien/conflit qu’il pouvait y avoir chez moi entre les deux.
Des événements de ma vie m’avaient éloignés de toute pratique religieuse, qu’elle soit d’église ou spirituelle.
Comme je l’ai écris précédemment, j’ai repris la voie de la spiritualité puis de la pratique religieuse, prenant conscience de l’importance de la spiritualité dans mon équilibre interne.
Or, j’ai fait une première prise de conscience très claire en travaillant ce mémoire, véritable travail intérieur sur ce qu’est pour moi la spiritualité et comment je me situe par rapport à mon Église, par rapport à moi-même. Découverte… conquête… transformation. Transformation vers un chemin plus libre, libre tout simplement, profondément libre, dirais-je même tant je sens qu’un lien s’est coupé, me libérant d’un coup de toute culpabilité à ne plus pratiquer comme l’Église le demande car mon lien au Divin EST mon lieu spirituel à l’intérieur de moi, ma nourriture, ma source.
Pas de rejet, une reconnaissance même de tout ce que l’Église m’a donné et que j’ai reçu, de tout ce à quoi elle m’a ouverte et fermée car c’est le terreau de ma quête, là que tout prend racine. Grande joie intérieure. Sentiment de profonde liberté !
Ainsi, la liberté se mêle à la responsabilité, liberté de choisir, responsabilité du choix, en cohérence avec ce que l’on est, avec ce que je suis, avec JE SUIS, mon SOI intérieur. Et cela change jusqu’à mon quotidien dans toutes les sphères de ma vie. Je me sens UNE, EXISTANTE. Me serais-je doutée que la Baseline de mon logo (‘‘Chemin vers soi’’) serait à ce point en cohérence avec ce qui m’habite au plus profond de moi-même !
Conclusion : Vers une nouvelle posture
En choisissant ce sujet de la sophrologie et de la spiritualité, je ne savais pas du tout où cela me mènerait.
Je sentais des choses intuitivement sans les avoir explorées, conscientisées, mises en mots. A cette étape du travail, je suis émerveillée du chemin qu’il m’a fait faire, prises de conscience, libération, transformation comme un véritable travail psychanalytique ! Un travail s’est opéré à l’intérieur de moi qui a pris forme, qui a pris sens et qui m’ouvre à une dimension tellement plus juste de ce que je suis et de ce vers quoi je vais !
A 14 ans, j’ai été bouleversée par l’histoire d’Helen Keller, particulièrement au moment où elle a pris conscience que le mot en braille que son institutrice dessinait sur la paume de sa main (EAU) correspondait à cette chose qu’elle sentait couler : l’EAU, comme une connexion qui s’établissait entre le signifiant et le signifié. Révélation, événement déclencheur qui va la conduire à cette soif d’apprendre toujours plus et à devenir étudiante à l’université puis conférencière et auteure (35).
Découverte, conquête, transformation ! Un appel, déjà, peut-être, à suivre moi aussi ce chemin ! A l’époque où j’étais accompagnée en psychanalyse, j’étais impressionnée de la résonnance de ce que je vivais avec les textes de l’Évangile que je priais.
Aujourd’hui, la sophrologie me fait aller plus loin encore.
Elle me révèle à moi-même, dans ce qui est le plus profond en moi tant biologiquement que spirituellement. Elle me conduit à un nouveau regard, une nouvelle conscience. Cela fait très fortement résonnance en moi avec la poterie que j’avais créée lors de ma retraite ignatienne de trente jours : le Christ, après avoir plongé dans les enfers pour en libérer les morts, en sortait triomphalement avec le matériel de sa crucifixion (clous et marteau) à la main. Je me rappelle avoir pleuré en vivant cette sortie des enfers !
Sortir des enfers, libéré de nos chaînes intérieures, de tout ce qui nous entrave et nous empêche d’être libre, de vivre libre, pleinement et profondément libre. Sortir des enfers pour s’ouvrir à la lumière comme le Christ m’y invite : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie » ou encore : « Si donc le Fils vous rend libre, réellement vous serez libre » (36).
Dit autrement : «Nous sommes esclaves de ce que nous ne connaissons pas ; nous sommes maîtres de ce que nous connaissons. Quels que soient le vice ou la faiblesse que nous découvrons et dont nous comprenons les causes et les façons d’agir, nous les surmontons par la connaissance ; l’inconscient disparaît quand il est amené dans le conscient. La dissolution de l’inconscient dégage de l’énergie ; le mental se sent en adéquation et devient tranquille. » (37)
Sortie des enfers, sortie de l’inconscient, sortie de la caverne (38), pour accéder à la lumière, ce sont là différentes images pour exprimer le même processus de libération intérieure, des chemins différents pour vivre la découverte, conquête et transformation.
Ce que j’ai expérimenté pour moi à valeur pour les autres et, en ce sens, ma posture ne peut plus être la même dans le regard que je porte sur mon entourage et les personnes que j’accompagne. Je suis invitée à avoir une confiance inconditionnelle en l’être humain, à ce qui lui appartient au plus profond de lui-même et qui peut se révéler par la sophrologie, grande confiance dans toutes les pratiques sophrologiques, car à toute étape de la vivance et dans toutes ces dimensions, le Divin, s’il est au cœur de l’être, peut apparaître.
Confiance aussi à ce Divin qui peut s’inviter à tout moment au-dedans de nous-même. Noèse-Noème, l’un invite l’autre à apparaître, à se voir, à se vivre !
Un appel enfin à inviter toute personne, par la sophrologie, à partir à la découverte de ses propres valeurs existentielles pour trouver ou retrouver du sens à sa vie, vivre libre, en paix et dans « la paix de l’âme ».
L’énorme besoin de spiritualité qu’a l’être, qui s’interroge, est un véritable cri. Le cri de la détresse humaine face à l’inconcevable. Vivre ces valeurs fondamentales et établir phénomène avec notre spiritualité est donc l’une des taches de la Sophrologie lorsqu’elle propose la sérénité (39).
Sources :
- Religieuses qui vivent en appartement et ont des missions auprès de toute population (contrairement aux ordres contemplatifs qui vivent dans des monastères)
- Ce que j’appelle méditation/contemplation correspond à la lectio divina de Saint Ignace de Loyola ainsi définit par le Pape Benoît XVI, le 22 juin 2006 : « …De la ‘’lectio’’, qui consiste à lire et relire un passage de l’Écriture Sainte en en recueillant les principaux éléments, on passe à la ‘’meditatio’’, qui est comme un temps d’arrêt intérieur, où l’âme se tourne vers Dieu en cherchant à comprendre ce que sa parole dit aujourd’hui pour la vie concrète. Vient ensuite l’’’oratio’’, qui nous permet de nous entretenir avec Dieu dans un dialogue direct, et qui nous conduit enfin à la ‘’contemplatio’’ ; celle-ci nous aide à maintenir notre cœur attentif à la présence du Christ, dont la parole est une « lampe brillant dans l’obscurité… » (2 P 1, 19). »
- J’appelle oraison le fait de rester simplement en présence du Christ, sans aucune action de ma part, juste présence au Christ en moi.
- Sophrologie, T. 1 : Fondements et méthodologie, du Docteur Patrick-André Chéné, éd. Ellébore, 6e édition, juin 2018
- « Méditation et spiritualité », France inter : https://www.youtube.com/watch?v=RurpvKqdYJ0. Christophe André est un psychiatre français spécialisé dans le traitement et la prévention des troubles émotionnels, anxieux et dépressifs. Il a été parmi les premiers médecins à proposer à ses patients des approches de méditation laïque, dès 2004
- Je suis, éd. Les Deux Océans, Paris, 1982, 2017, p.27. Sri Nisargadatta Maharaj est reconnu comme un des plus grands Sages de l’Inde contemporaine
- La Source que je cherche, éd. Albin Michel, 2017, p. 16. Lytta Basset est une philosophe et théologienne protestante suisse
- Isaac Le Syrien (milieu du VIIe s.) Discours ascétiques, 2
- Saint Augustin qui écrit également que Dieu est « plus intérieur que l’intime de moi-même ».
- Sainte Catherine de Sienne (1346-1380)
- Le Chemin de la Perfection, 1565
- Sophrologie, Phénoménologie et Spiritualité, éd. Axiologos, 2017, p.20 – H. Bassanino est sophrologue et diplômé en phénoménologie psychiatrique, fondateur des éditions Axiologos, cercle de réflexion philosophique et de pratique sophrologique
- Ibid, p. 71
- J’appelle ainsi le lieu église où je vais à la messe, me confesse, reçoit la communion…A distinguer de l’église de l’ ‘‘être’’, lieu de méditation, contemplation, oraison que j’ai rencontré dans la vie religieuse apostolique
- Ibid p.107
- Sophrologie, tome 1 : Fondements et méthodologie, p. 501
- Qu’il appelle également Univers, Cosmos, Big Bang
- Ibid, p. 48
- Chercheur et prêtre (1886-1961) initiateur d’une Anthropologie du geste, où il étudie le rapport du geste avec les mécanismes de la connaissance, de la mémoire et de l’expression
- Traduction des évangiles et musicalité issue de l’araméen, langue et époque du Christ
- Collection Tel (n° 358), Gallimard, 2008
- Willy BONGO-PASI MOKE SANGOL, Docteur en Philosophie (épistémologie et bioéthique) à Kinshasa a d’ailleurs sortie un livre sur le sujet : L’intussusception selon Marcel Jousse, 2011
- Vécu lors d’une retraite de 30 jours autour des Exercices spirituels de St Ignace de Loyola
- Sophrologie, lexique des concepts, techniques et champs d’application, sous la direction de Richard Esposito, éd. Elsevier Masson, 2010, p. 105
- Secte évangélique adventiste du Septième Jour de la lumière du monde, événement de 2015
- Ibid, p. 104
- Nous aborderons la RD12 en fin de formation
- Suivie dans la période de burn-out que je vivais
- J’ai eu l’occasion de travailler sur ce sujet de l’historicité dans le cadre de mon mémoire de Master 2 mais il s’agissait plutôt de l’historicité d’un établissement médico-social et sur un versant analytique : « De la chronicisation bienheureuse d’une fondation utopique, pour un retour au travail de pensée », 2013
- Autrement dit par H. Bassanino : « corps-âme-esprit, corps-esprit-conscience » notamment, ibid p. 107
- Citation d’Isabelle Lefèvre-Vallée dans son livre : L’adolescent & la sophrologie, éd. Ellébore, p. 57
- Ibid, p. 497
- Allégorie de la caverne de Platon
- Phrase exprimée lors du module 5 de la formation du 16/01/2021 sur le thème de la RD9 et du cycle existentiel
- (1880-1968), bien que sourde-aveugle à l’âge de deux ans suite à une congestion cérébrale, elle parvint à devenir la première personne handicapée à obtenir un diplôme universitaire.
- Évangile selon Saint Jean, chapitre 8, versets 12 et 36
- Sri Nisargadatta Maharaj, Je suis, p. 27
- Allégorie de la caverne de Platon
- P.-A. Chéné, Sophrologie, tome 1, p. 102
Auteur : Éliane Cossais