Les accidents de la vie, parfois, modifient les contours d’un destin professionnel que l’on pensait tracé. Mais il arrive aussi qu’ils n’entament en rien la détermination de celles ou ceux pour qui l’enjeu dépasse le modeste choix d’un métier. Tel ce filet d’eau dévalant la pente, guidé par les seules circonvolutions du terrain, se faufilant entre les obstacles, comme irrésistiblement mu par un mystérieux dessein gravitationnel. Si elle est devenue sophrologue, c’est parce que Nadège Dedieu a toujours été portée par l’envie d’aider l’autre. Son centre de gravité à elle en somme !
Mon parcours scolaire et professionnel a eu, depuis son commencement, un fil conducteur : celui de l’humain et la santé.
Un drame familial la contraint à arrêter ses études d’infirmière à l’IFSI de la Croix St Simon en fin de seconde année. Qu’importe. La jeune femme se réoriente et devient assistante dentaire, une activité qu’elle exerce depuis maintenant près de 10 ans et qui requiert organisation, adaptation et écoute active.
J’ai eu l’envie d’apporter à ma pratique une méthode afin d’offrir au patient un meilleur confort et une sécurité lors d’un soin à réaliser. L’aider à relâcher les tensions, appréhender l’anesthésie sous un autre angle que celui de l’angoisse de la piqûre.
Comment devenir sophrologue ? En rencontrant un sophrologue puis en suivant une formation à l’ESSA !
Lors d’un événement consacré à la « Découverte des médecines douces dans le cadre médical », elle fait la rencontre d’un sophrologue qui lui présente son approche et les bénéfices de sa pratique pour les sophronisants. Sans doute Nadège perçoit-elle les applications susceptibles d’être envisagées dans le cadre de sa profession. Réconfortés, les patients soumis à la torture de la piqûre buccale ! Détendues, les machoires endolories !
Plus largement, c’est la perspective d’être accompagnateur dans le développement d’autrui qui enthousiasme Nadège Dedieu.
L’approche du sophrologue et sa thérapeutique m’ont tout de suite séduite professionnellement et personnellement. Soutenir et encourager l’individu de façon à ce qu’il puisse soigner ses maux, améliorer son estime de soi et ce appuyé par une écoute active.
Cette amoureuse de voyages et de rencontres a finalement choisi l’ESSA pour être formée à la sophrologie.
L’entretien SMILE avec Nadège Dedieu
Pour quelles raisons souhaitez-vous devenir sophrologue ? Et dans quel contexte envisagez-vous d’exercer la sophrologie à l’issue de votre formation ?
Être sophrologue a une signification beaucoup plus vaste et profonde que son unique qualification de métier, c’est une vocation. Notre rôle, en tant que guide, est d’accompagner, progressivement, la personne venant consulter, à résoudre par elle-même sa problématique. Lui montrer le chemin, être là, à son écoute avec bienveillance et empathie. Mettre de côté tout jugement à son égard, faire l’épochè.
Mes motivations découlent d’elles-mêmes : croire au potentiel d’évolution de chacun, aider la personne à se percevoir sous un nouveau regard. Qu’elle puisse se sentir vivre en harmonie, en congruence avec elle-même et le monde qui l’entoure. Personnellement, je trouve cela tout simplement merveilleux.
De manière métaphorique être sophrologue revient à être témoin de l’éclosion d’une fleur.
Ses pétales qui s’ouvrent, se déploient. Laissant ainsi apparaître au grand jour toute l’intensité de ses couleurs, humer son doux parfum qui émane de son pistil, tout en la sentant bien enracinée, ancrée à la terre. Être spectateur de cette vie qui s’exprime dans tout son Être indivisible.
J’ai en projet d’exercer en tant que sophrologue libérale.
Je souhaite m’installer au sein de mon propre cabinet. Le but étant de favoriser une approche individuelle, centrée sur la personne, en consultation. Mais aussi de proposer la sophrologie dans différentes structures salariales afin de mettre en place un projet d’accompagnement collectif. J’aime concilier les deux approches car elles sont complémentaires et concomitantes.
Personnellement, j’ai à cœur de faire découvrir la sophrologie dans le milieu scolaire et ce dès le primaire. En effet, les études révèlent une augmentation constante et précoce du stress chez les élèves. Ils deviennent malgré eux alexithymiques, angoissés avec une peur de l’échec importante.
Mon souhait le plus cher serait d’amener la sophrologie dans le cadre éducatif, trop souvent rigide et anxiogène. J’aspire à apporter un nouveau souffle, une liberté chez les enfants. Leur estime de soi est mise à rude épreuve de par les pressions sociales, parentales exercées quotidiennement sur eux… J’ai une envie certaine de guider ces adultes en devenir vers une découverte d’eux même, tels qu’ils sont. Les aider à sortir de ces conditionnements installés et établis depuis leur naissance. Idéaliste ? Ouvrons-nous au champ des possibles…
Vous suivez depuis quelques mois une formation de sophrologue à l’ESSA, pourquoi avoir choisi cette école plutôt qu’une autre et qu’est ce qui vous conforte dans votre choix ?
Il faut savoir qu’il m’a fallu deux années avant de concrétiser ce choix professionnel. Cette envie, ce choix était là, présent mais je n’arrivais pas à franchir l’étape du « je vais le faire ». Puis un jour, sans crier gare, c’était comme une évidence. C’était le moment : « je veux, je peux, je vais suivre cette formation ».
Ma décision étant actée, il me fallait trouver une école pour suivre le cursus. Notre future profession, n’ayant pas un cadre législatif bien précis, fait que l’on est confronté à un choix multiples d’écoles, plus ou moins sérieuses. Pour ma part, être sophrologue cela n’est pas simplement un certificat que l’on peut accrocher sur un mur. J’étais à la recherche d’une école humaine. Une institution qui transmette les valeurs, les principes et lois qui régissent la méthode ainsi que son approche phénoménologique.
J’étais désireuse, aussi, d’intégrer une école alliant les apports théoriques ainsi que la pratique via des mises en situations.
Il était impératif pour moi de savoir qu’en terminant ma formation, j’aurais acquis un positionnement professionnel qui s’inscrive parfaitement dans le code déontologique du sophrologue praticien. L’ESSA rempli sans conteste toutes mes attentes. Et c’est pour ces raisons que je me suis dirigée en confiance vers cette école. Et j’en suis pleinement ravie.
Effectivement, Madame Anne ALMQVIST, la directrice, a été la seule à demander nos motivations. La seule qui fût désireuse de nous rencontrer individuellement avant d’accepter notre candidature pour intégrer son école. Sa démarche est indéniablement un gage de sérieux professionnel. Elle a à cœur de nous transmettre son métier, le nôtre, avec passion et réalisme. L’ESSA a une éthique professionnelle.
Le personnel s’occupant du pôle administratif est lui aussi disponible, joignable et réactif. Nous pouvons facilement échanger par téléphone, mails…
Aussi, la durée de la formation de sophrologue est de deux ans.
Elle est complète et permet d’aborder en profondeur tous les domaines d’applications de la sophrologie (maternité, gestion du stress, enfance…). Nous avons, par ailleurs, lors de la rentrée, en notre possession un support de formation individuel détaillant toutes les techniques de la méthode. Mais aussi un espace dédié sur le site internet de l’ESSA mettant à disposition des supports audio.
Nous avons des cours détaillés avec un contenu riche transmis par les formateurs qui sont eux aussi de qualité. Chacun contribue, via leur domaine de compétences et leur expérience, à enrichir cet enseignement. Ils sont bienveillants, à l’écoute. Nous pouvons interagir, échanger dans le respect. Les sessions sont vivantes, intenses et complètes.
Pour finir, un point non négligeable : pour les personnes devant financer par eux même leur formation, l’école propose des facilités de paiements.
Quelles sont les parties de la formation de sophrologue qui vous intéressent le plus ou avec lesquelles vous vous sentez la plus à l’aise ? À l’inverse quelles sont les techniques qui vous paraissent les plus difficiles à mettre en oeuvre ou à assimiler ?
La formation dans sa globalité est vivement intéressante. Il est donc assez ardu pour moi de privilégier une partie plus qu’une autre. Mais si un choix doit être fait alors je valorise la partie portant sur la découverte des techniques sur soi et leurs applications professionnelles. Effectivement, elles ont chacune une intentionnalité à part entière. Chaque technique permet de faire apparaître en conscience des phénomènes, de plus en plus en profondeur au sein de notre Être. Elles nous permettent de cheminer, d’avancer vers une découverte de nous-même en pratiquant régulièrement.
Le processus herméneutique des techniques s’engramme, donnant lieu à une savoureuse transformation de notre personne. L’imminent Docteur Patrick André CHENE décrit la sophrologie en ces termes : c’est apprendre à vivre avec cette vie qui vit en nous. Cela prend sens, en appliquant la loi de la répétition vivantielle : une découverte pour cheminer vers une conquête amenant vers une transformation et ainsi être capable les transmettre aux futurs clients.
La partie la plus difficile à mettre en œuvre à cette étape de ma formation concerne notre positionnement professionnel. En effet, être capable de trouver notre juste place en tant que thérapeute dans le but de laisser toute la liberté au sophronisant de s’exprimer verbalement et corporellement me semble compliqué pour le moment. Arriver à adopter une écoute active centrée sur la personne en appliquant assidûment les six attitudes de Porter Elias me pose des difficultés surtout sur le fait de ne pas chercher à consoler ni conseiller.
De manière concomitante, le principe de réalité objective en tant que sophrologue engendre un questionnement chez moi. Vais-je être apte à trouver le juste équilibre, la bonne distance avec le client ? Savoir rester dans l’empathie sans dévier vers une sympathie trop exacerbée ou au contraire avoir une certaine inimitié à son égard. Pouvoir arriver à faire l’épochè de mon propre état de conscience.
Et de ce fait parvenir à trouver le choix professionnel qui s’impose :
Poursuivre le suivi d’accompagnement en réajustant ma posture professionnelle ?
Ou bien ré-adresser la personne vers un confrère qui sera plus à même de l’aider dans son projet d’accompagnement ?
Auteur : Anne Almqvist