Pour grandir, chacun, dès son plus jeune âge a besoin de vivre une relation étroite avec une figure d’attachement qui va lui permettre de se sentir sécurisé pour explorer la vie. Nous verrons que l’avènement de cette figure emblématique originelle peut être envisagée à travers l’intégration du schéma corporel comme réalité vécue, fondamentale en sophrologie.
La figure d’attachement principale est la personne qui prend soin de l’enfant au quotidien : le plus souvent, la mère.
Mais au fil des ans, les figures d’attachement s’élargissent à l’ensemble de la famille, bastion protecteur de l’enfance lorsque ces figures existent. Par les repères qu’il offre, le cercle familial est alors pourvoyeur de culture, de rites et de traditions structurantes pour l’enfant.
Réveiller son héros intérieur…
Arrive ensuite le héros (ou l’héroïne). Il est celui (ou celle) qui ose s’aventurer, braver ses peurs, trouver des solutions, sublimer son existence. Grâce à sa force de caractère, à ses pouvoirs physiques et psychiques, parfois surnaturels, il est celui (ou celle) qui s’affranchit des règles et des conventions tout en respectant les valeurs essentielles de l’humanité.
Il est l’être identificateur idéal, oscillant entre rêve et réalité. Source de sensations et d’émotions aussi puissantes qu’inédites, il (ou elle) offre une incomparable occasion de s’imaginer un destin, de se projeter dans un avenir possible et de valoriser un potentiel en gestation.
Ce personnage mi-homme, mi-dieu est une synthèse de la personnalité en devenir de l’enfant.
Les figures héroïques d’attachement de l’enfance participent de l’équilibre physique et psycho-émotionnel de l’individu à travers le temps. Elles constituent la conscience du schéma corporel, socle de la conscience de soi.
Le héros (ou l’héroïne) est résonance ou aspiration, miroir ou projection… Il (ou elle) est l’être révélateur qui nous libère de notre carapace à tout âge.
Retrouver le héros de notre enfance, une réalité à vivre !
Pour cet ultime jeu sophrologique vivant et ressourçant de l’été, il s’agira de se nourrir de nos figures d’attachement, d’activer leurs présences et de remplir notre réservoir sensoriel et affectif.
Cet exercice permettra aussi de se reconnecter avec notre moi profond et constitutionnel parfois laissé à l’abandon. Au détriment du référentiel extérieur qui a servi à nous identifier et à nous construire socialement, étape nécessaire après l’enfance.
Cette démarche s’inscrit dans le respect de l’un des principes fondamentaux de la méthode sophrologique : le principe de schéma corporel comme une réalité vécue.
Cette technique nous ouvrira les portes d’une mémoire sensorielle oubliée.
Mais qu’est ce que le principe sophrologique de Schéma corporel comme une réalité vécue ?
Merleau Ponty décrit ainsi le schéma corporel :
C’est une expérience du corps, ancrée dans l’instant présent et expérimentée d’une manière intime, subjective, sensitive et qui nous parle d’un corps conscience, ou d’une conscience corps, substrat de notre incarnation, de notre présence.
Pour Alfonso Caycedo, le corps est « le véhicule de notre être au monde et le moyen de faire exister ce monde autour de nous »…
L’intégration du vécu corporel dans les couches profondes de la conscience que nous appelons la corporalité, permet à la personne de se vivre dans ses deux dimensions (corps, esprit) et enrichit son regard sur le monde d’une assise précieuse : la présence. Ce corps habité, ce corps de chair, vécu dans l’ici et maintenant du présent vivant donne alors naissance au sentiment existentiel. (…)
L’intégration du schéma corporel va alors laisser apparaître de plus en plus un sujet conscient de lui-même une libération qui permet de se déployer dans sa propre réalité consciente, objective, existentielle. (…)
Et construire sa présence à elle-même, au monde extérieur, sa présence dans ce monde, son ancrage, Sa Présence…
Extrait du support de formation de spécialisation en sophrologie phénoménologique appliquée à la Relation d’aide
Technique Sophrologique du schéma corporel : l’accueil sophrologique du héros
Laissons nos yeux se fermer et vivons ce retour à soi immédiat par ce simple phénomène corporel oculaire…
Puis, attentif à notre respiration, accueillons notre présence qui s’exprime et s’impose, sans aucune injonction, ouvrant une parenthèse.
Sans chercher à trier nos souvenirs, laissons l’un de nos héros qui sommeille apparaître et nous surprendre. Il jaillit dont ne sait où. Laissons-le venir, laissons-le faire… Sentons ce héros (ou cette héroïne) renaître de nos cellules souches tel le phoenix.
Ouvrons-lui notre cœur et notre âme d’enfant dénués de toute interprétation et de tout jugement, pour l’accueillir et le laisser vibrer dans nos cellules endormies. Passons un peu de temps avec lui…
Accueillons les phénomènes qui se réveillent, se révèlent et s’expriment. Détendons-nous dans le bain de nos sensations retrouvées.
Je suis Claudine accompagnée de son chien Dagobert, du club des 5 de la Bibliothèque Rose et je ressens son regard espiègle et vif… je deviens ces possibles, créative, curieuse et spontanée… quand je marche sur le chemin de l’enfance, la petite fille que j’étais vit encore en moi… ça fait du bien. C’est une partie de moi que j’ai laissé s’évanouir durant tant d’année ! Quel dommage car c’est finalement ma personnalité profonde, me dit-elle avec beaucoup d’émotions… je me redécouvre et j’aspire à laisser vivre de nouveau celle que je suis réellement.
…me confie Isabelle dans l’accueil sophrologique chaleureux que je lui accorde et dans le respect de sa réalité vivantielle.
Et vous ? Quel est ce super héros (ou cette super héroïne) de l’enfance, révélateur de votre moi profond qui ne demande qu’à renaître de votre mémoire cellulaire ? Quel est ce héros qu’une séance de sophrologie mettra en lumière pour s’exprimer dans le vécu de votre quotidien ?
Pensez à vous faire accompagner pour toute séance de sophrologie. Vous pouvez contacter le Réseau National des Sophrologues Professionnels ou l’annuaire de la Société Française de Sophrologie.
Auteur : Anne Almqvist