Le phénomène est connu : les incontournables du quotidien et les obligations professionnelles rythment l’année scolaire en mode contrainte. Nous jonglons avec la pression des rendez-vous, des choses à faire, des retards pris… animés par l’envie de conjuguer au mieux ces multiples tâches.
Rien de négatif dans ce constat, juste la perception avérée d’un corps balloté par les vents contraires de missions pléthoriques et d’engagements respectables à honorer. Et la sensation diffuse que cette existence mouvementée que nous savons excessive cryogénise concomitamment le plaisir de l’instant et ruine l’espoir d’un monde adouci. Semblables paradoxes ne nous perturbent pas outre mesure.
Alors il nous faut miser sur des vacances attendues, planifiées et diablement méritées pour nous rapprocher d’un bonheur auquel nous aspirons légitimement.
Réveiller son enfant intérieur pour vivre des vacances sophrologiques tout au long de l’année : un exercice utile !
Vacances. Elles contribuent à cette quête du bonheur. Elles sont le germe de cette magie que procure le changement immédiat d’environnement, de rythme, de rapports à l’autre et à soi et plus prosaïquement de vêtements, de nourriture…
Elles sont le fondement d’émotions sensationnelles et de sensations nouvelles. Les vacances changent notre monde intérieur et nous donnent rendez-vous avec un bonheur ponctuel retrouvé.
Ce bien-être retrouvé trouverait-il sa source dans la mécanique du changement ? Suffirait-il dans ce cas de modifier notre rapport aux choses ?
Suivons l’hypothèse et menons une expérience sophrologique visant à retrouver l’enfant observateur, émerveillé, rêveur, spontané, enchanteur qui sommeille en vous. Point de séances chronométrées ou de protocoles arrêtés, que nenni ! Ce n’est pas mon style. J’aime l’aventure et le lâcher prise sera vôtre, campée sur les principes fondamentaux d’Alfonso Caycédo, sur les ciments solides, agglomérés et liés par cet ingénieur et maçon bâtisseur de l’édifice sophrologique.
Ma proposition s’appuie sur l’un de ses principes : l’adaptabilité. Celle-ci favorise le changement intérieur, vecteur de joies et de plaisirs au plus profond de soi, qui ne requièrent pas nécessairement d’expédients coûteux tel qu’un billet d’avion à l’autre bout de la planète.
Pour opérer un changement, l’adaptabilité n’est pas une recette miracle mais bien une force de répétition, concept clé de la sophrologie. A l’instar du kinésithérapeute qui rééduque un membre blessé afin qu’il retrouve le mouvement, le sophrologue est le ré-éducateur de l’âme blessée ou épuisée qu’il remet en mouvement grâce à des exercices quotidiens répétés qui mènent à un sentiment existentiel.
Comment prendre des vacances avec soi-même ? Exercice sophrologique.
Cet exercice de sophrologie tend à parsemer notre quotidien de vacances répétées, de parenthèses euphoriques renouvelées. Il s’agit de prendre des vacances avec soi-même, avec nos mécanismes psychiques internes et habituels, avec notre façon d’être intrinsèque, qui ne nous permet pas toujours de vivre les bonheurs subtiles du quotidien.
L’enjeu de cet exercice de sophrologie en somme : façonner une réplique de vacances récurrentes.
S’adapter, c’est oser l’aventure comme un enfant qui passe d’une chose à une autre dans sa propension à être l’instant présent, dans le mouvement de l’instant et de le vivre dans la spontanéité.
La vie le porte, léger comme le souffle qui s’évapore. Tandis que l’adulte subit le poids de la vie, y reste accroché, s’immobilise, rumine pendant des heures, des nuits et des jours un événement, souvent négatif, qu’il fait perdurer, au risque d’assombrir son humeur et de ruiner son quotidien. S’adapter chaque jour, c’est prendre goût à l’aventure plutôt que privilégier l’amertume. La vie est belle car elle est pleine de perspectives.
Vivons chaque matin comme un autre jour qui viendrait éclairer le chemin d’une vie. Quand nos yeux s’entrouvrent après une pause nocturne, profitons de l’occasion d’une nouvelle expérience existentielle et d’un nouveau regard. Faisons de chaque seconde un tremplin pour vivre la vie sous un autre angle, sous un autre point de vue.
Si je regardais une fleur autrement, ne la verrais-je pas autrement ?
Devenir aventureux est une impulsion qui demande de l’énergie. Oser être l’aventurier de sa propre vie est un parcours qui demande de sortir progressivement de sa zone de confort, de se délester de ses croyances, de ses aprioris, de ses jugements. Fameuse époké sophrologique, que je nomme ici « aventure sophrologique », qui nous incline à vivre le moment, la situation, l’événement tels qu’ils sont, comme un enfant qui découvre le monde, émerveillé, curieux et non pas à travers le filtre de la représentation que nous en avons.
Etre l’enfant, une posture sophrologique
Une posture face à la vie à adopter régulièrement afin de favoriser l’émergence d’un renouveau perpétuel. L’enfant sort grandi des aventures qu’il souhaite vivre, car la vie est grandiose pour qui a le courage de la vivre. Alors chaque matin, entraînons-nous à être dans la candeur du moment quelle que soit la journée qui nous attend. C’est l’instant candide et suave qui importe et la confiance en chaque seconde naissante qui prévaut.
Il n’est pas ici question de confiance en soi, mais de confiance en la vie de l’instant. Il ne s’agit pas non plus de la Vie, mais de la simplicité de chaque seconde qui la constitue et qui permet de ne pas résister au changement et de s’adapter au mouvement.
Celui-ci est synonyme d’impermanence, de mouvement. Il traduit aussi la transition de la naissance à la mort, avec un passage par la vieillesse, résultat possible de contrôles et de résistances inconscientes.
Abandonner ses doutes, c’est tenter l’aventure d’un nouvel instant vécu autrement, c’est oser; à l’échelle d’une vie, le risque reste modéré. Alors abandonnons nos corps vétus sous la pluie chaude de l’été et accueillons les rires d’enfant qui sommeillent dans nos corps d’adulte, ces rires légers, profonds et authentiques qui viennent de loin.
Une nouvelle impulsion à donner à des instants quotidiens.
A l’écriture de ces lignes, j’entends l’enfant qui chantonne en moi :
Et je crie et je pleure et je ris au pied d’une fleur des champs, égaré, insouciant dans l’âme du printemps, cœur battant, cœur serré, par l’éphémère beauté de la vie…
Tête en l’air – Jacques Higelin
Et vous, quel changement pourrait animer votre enfant intérieur ?
À suivre…
Auteur : Anne Almqvist