Jimmy Connors, John McEnroe, Marcelo Rios, Nick Kyrgios, Serena Williams… on ne compte plus les colères, insultes, lâchers de raquettes et autres frasques auxquels nous ont habitué les tennismen et tenniswomen professionnels au cours de l’histoire.
Qu’ils soient spontanés, voués à déstabiliser leurs adversaires ou qu’ils servent à construire leur légende, les dérapages des joueurs de tennis témoignent d’une gestion pour le moins approximative de leurs émotions que la sophrologie peut contribuer à améliorer.
Alors la sophrologie peut-elle aider ces sportifs impulsifs ou trop émotifs ?
Sport et sophrologie, les deux mamelles de la transcendance.
Les pratiquants le savent bien : le tennis est un sport pendant lequel corps et esprit sont tous deux fortement sollicités.
Je dirais même que le tennis est un sport où la pensée occupe 75% du temps des joueurs.
Les règles et les formats des matchs font du tennis un sport intermittent où les moments joués succèdent aux moments de réflexions, d’introspection, de questionnements, de doutes…
Travailler son mental au tennis est donc tout autant important que de renforcer ses conditions physiques !
Cette dualité fait du tennis un sport assez complexe mentalement. Les compétiteurs doivent être capables d’exécuter des gestes d’une grande fluidité tout en organisant un système de pensées constructives, positives et rationnelles.
- Constructives : en mettant en place des routines et des rituels permettant de réguler les différentes sources de stress,
- Positives : car la performance s’accompagne uniquement de pensées positives,
- Rationnelles : car l’athlète doit pouvoir se fixer des objectifs concrets et précis dont l’atteinte ne dépend que de lui.
Au tennis comme dans de nombreux sports, le sophrologue peut favoriser les performances du joueur
D’une manière générale, voici le processus mental auquel est confronté le joueur de tennis :
- L’action de jeu,
- L’évaluation et le jugement, fonction de l’estime de ses capacités et de la perception de la situation,
- L’émotion surgit et s’impose,
- L’athlète adopte un état mental : la situation est soit une opportunité, soit une menace,
- L’athlète décide : prise de risque, jeu offensif, jeu défensif… le joueur arbitre au regard de la situation et de son état physique et psychique, dans la mesure où le stress s’invite dans l’élasticité musculaire.
La sophrologie est une méthode psycho-corporelle qui permet aux athlètes de mieux relâcher les tensions nerveuses et physiques afin de libérer leur potentiel.
Les exercices de sophrologie ont pour but de mettre en adéquation les moments de jeu et les moments de réflexion.
Des exercices de respiration pourront être utilisés pour chasser les tensions du corps et centrer l’athlète dans le « ici et maintenant » afin éviter les scénarios catastrophiques ou la dramatisation.
Durant les changements de côté (1’30) ou les temps de repos (2′), le mode pleine conscience peut être adopté pour lâcher les pensées négatives.
Boire en pleine présence : je bois des petites gorgées et je savoure la texture de l’eau, le goût de l’eau, sa fraicheur, les sensations dans la bouche…
La sophrologie permet aussi à l’athlète de se recentrer sur les moments présents. On sait combien il est important d’avoir confiance en soi pour réaliser une bonne performance.
Prenons l’exemple d’un début de saison capricieux en raison d’une série de défaites.
À chaque fois que le joueur entre sur le terrain, son historique sportif personnel l’accompagne. Autrement dit, son ratio victoires/défaites conditionne l’estime qu’il se porte.
Si le joueur a peu confiance en lui, il entrera sans doute sur le court accompagné par des pensées négatives dues à ces compétitions ratées.
La marche méditative ou en pleine conscience permettra de se recentrer sur le moment présent et de mettre de coté les mauvais résultats de départ.
Les pensées négatives ou parasites sont souvent nos pires ennemis; il faut en prendre conscience pour apprendre à mieux les gérer.
L’accompagnement avec un sophrologue permettra de travailler sa force mentale dans le but d’améliorer ses performances.
Auteur : Sébastien Racine (entraineur de tennis, sophrologue préparateur mental et Président du Pôle Sport du RPNS)