Pour se développer, un enfant a un besoin biologique d’établir des relations de proximité avec la personne qui s’occupe de lui étant bébé et cela quelle que soit la qualité de la relation, fut-elle empreinte de mauvais traitements.
Les types d’échanges affectifs, la disponibilité, l’attention de la figure d’attachement primaire portés au bébé seront un support à partir duquel l’enfant pourra explorer le monde et établir des liens avec les autres et avec lui-même selon des systèmes de comportements.
La qualité de la relation et les stratégies que l’enfant va développer pour y répondre vont déterminer sa manière de tisser des liens avec le monde, appelée styles d’attachement.
En fonction du style d’attachement adopté l’individu va répéter dans toutes les sphères de sa vie une manière d’agir et de penser ainsi que des schémas de vie amicale, amoureuse, parentale, professionnelle…
Le trouble de l’attachement est une pathologie du lien qui prend appui sur les relations que la figure d’attachement a tissé pendant l’enfance.
Les techniques de la sophrologie peuvent être d’un grand secours pour favoriser une ré-appropriation de son bien être émotionnel.
L’attachement sécure existe, mais pas que…
Isé a 4 mois. Il ne pleure que quand il a faim, sommeil ou que ses couches débordent. Le reste du temps, il observe avec avidité le monde environnant, les arbres en particulier, avec l’intérêt passionné d’un explorateur.
Il sourit à ses interlocuteurs quels qu’ils soient ou les fixe dans les yeux. Il pousse de grands soupirs de satisfaction quand il est bien. La musique l’endort et les voix douces et aimantes de ses parents l’apaisent.
Et puis Isé parle aussi. Rien d’intelligible bien sûr. Juste quelques onomatopées adressées à ce jouet coloré qui trône à portée de ses mains minuscules et dont il est seul à comprendre le sens.
Isé présente toutes les caractéristiques d’un bébé heureux qui jouit d’un attachement sécure.
On ne peut pas en dire autant de tous les bébés, de tous les enfants, de tous les adultes qui ont noué des relations d’attachement.
Les théories de l’attachement ont été mises en lumières par de nombreux chercheurs
Le psychiatre John Bowlby en particulier, postule que l’attachement constitue un besoin biologique primaire.
La qualité intrinsèque de cet attachement conditionne les modes de relation de l’individu.
John Bowlby distingue 4 types d’attachement :
- L’attachement sécure révèle un bon équilibre émotionnel, cognitif et comportemental. La personne peut s’individuer et explorer le monde et les autres dans le respect de ses valeurs et de façon autonome.
- L’attachement anxieux affecte les personnes inaptes à gérer leurs émotions. Elles dépendent des proches pour atténuer leur anxiété. Elles sont sujettes à une dépendance affective et en proie à la jalousie et à la possessivité qui les font souffrir.
- L’attachement évitant concerne les individus ayant choisi de ne compter que sur eux-mêmes pour s’assurer l’illusion d’un contrôle des émotions qui les perturbent. Leur crédo : solitude et absence d’affect.
- L’attachement désorganisé enfin, emprunte aux deux précédents l’anxiété et l’évitement. Leurs comportements, autodestructeurs, sont à la fois vifs et incontrôlables.
Quelles que soient les causes de ces troubles du lien, la sophrologie est en capacité, peu ou prou, d’aider l’individu à se ré approprier sa vie affective.
Les désordres émotionnels, relationnels, comportementaux liés aux troubles de l’attachement requièrent un parcours sophrologique idoine
Si la plasticité du cerveau offre, on le sait aujourd’hui, l’opportunité de changer de paradigme émotionnel, les choses ne se font pas sans difficultés. Il n’est jamais aisé de s’engager en terre inconnue, a fortiori quand il s’agit de modifier en profondeur les mécanismes bien ancrés d’habitudes et de processus de pensées fondés dès le plus jeune âge.
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Guérir de ses blessures d’attachement grâce à un parcours sophrologique qui met l’accent sur la répétition et la qualité de la relation entre le sophrologue et son patient.
Se faire accompagner par un sophrologue, c’est oser sortir de sa zone de confort pour se libérer de schémas handicapants et répétitifs. C’est aussi par la répétition de nouveaux comportements que la transformation est rendue possible.
C’est par la stratégie de découverte, de conquête, puis de transformation chère à Alfonso Caycedo qu’un autre chemin existentiel peut être tracé.
La démarche est comparable à celle qui consiste à faire l’apprentissage d’une discipline nouvelle. Combien de chutes avant de maîtriser l’art du slalom à ski, du service au tennis, ou de la bicyclette ?
La répétition conduit à l’automatisation de schémas renouvelés sources d’apaisement avec soi-même et autrui, où chacun peut devenir le sculpteur de son bien-être.
Rien n’est figé dans notre psyché et nous pouvons modifier les traces émotionnelles des évènements difficiles du passé. Grâce notamment aux thérapies alliant le corps et l’esprit, il est désormais possible de faciliter cette reconstruction mémorielle. Celle-ci ne change pas les faits en eux-même, qui restent dans notre mémoire, mais elle modifie la perception émotionnelle que nous en avons » Guérir des blessures d’attachement.
Gwénaëlle Persiaux • Apprendre à construire des liens apaisés (Editions Eyrolles)
Charge au sophrologue d’accompagner la personne souffrant d’une blessure d’attachement en co-construisant un parcours de soin adapté à sa situation. Et en veillant à rester dans une présence phénoménologique bienveillante quelle que soit la complexité de la relation thérapeutique.
Auteur : Anne Almqvist
L’accompagnement sophrologique des troubles de l’attachement et résilience est un module de 2 jours que j’anime en cycle supérieur en phenoménologie existentielle.