À l’École Supérieure de Sophrologie Appliquée, la spécialisation à la relation d’aide en sophrologie compte parmi les formations coups de coeurs des sophrologues diplômés.
Parce qu’elle est au coeur de l’accompagnement du patient par le sophrologue, la quête de l’Alliance sophronique est le prélude indispensable, incontournable à toute démarche sophrologique qui se respecte.
Appréhendée dès le cycle fondamental, développée dans le cadre du cycle Supérieur, le néophyte pourra s’étonner que la Relation d’aide soit aussi l’objet d’une spécialisation.
Cette dernière a pour objectif de renforcer les connaissances, le savoir faire, le savoir être du sophrologue dans le contexte de situations complexes. Et d’expérimenter des techniques nouvelles de sophrologie phénoménologique.
Conquête de la réalité objective, pré-requis de la relation d’aide en sophrologie
On peut définir la Relation d’Aide comme étant un état d’être professionnel authentique qui donne du sens à la profession de sophrologue et à la démarche d’accompagnement initiant la thérapeutique.
À la différence de l’alliance thérapeutique, qui confère au patient un rôle « d’objet », l’alliance sophronique permet au sophronisant de se vivre en « sujet », sur un pied d’égalité avec le sophrologue.
L’application du Principe de Réalité objective permet d’y parvenir.
Il concerne autant le praticien, qui doit être capable durant l’anamnèse d’écouter sans jugement son patient, que le patient qui va progressivement apprendre à changer, à élargir sa perception du monde et de lui-même.
La posture du professionnel dans la relation d’aide ou la préoccupation empathique
La thérapie est une rencontre entre deux Hommes, le thérapeute et le patient. Les seuls facteurs opérants, de la part du thérapeute, sont ses dispositions profondes envers le patient, son degré plus ou moins grand de disponibilité à l’égard de ses propres émotions et celles du patient, son degré d’authenticité et de cohérence interne.
Carl Rogers • Le développement de la personne.
La sophrologie est le support de la relation thérapeutique, nommée en sophrologie l’alliance, dans laquelle s’engage le sophrologue à travers sa volonté d’aider.
Le sophrologue formé à la relation d’aide parvient à jongler et à mobiliser avec aisance ses ressources entre savoir, savoir-faire et savoir être dans une pleine présence d’écoute active.
Cette présence professionnelle couplée à la méthode sophrologique constituent le terreau de l’accompagnement pour le sophrologue.
Elles témoignent d’une approche où les couleurs et les ustensiles sont aussi subtils qu’essentiels, invisibles, impalpables apparemment mais tellement présents dans les radars émotionnels du monde du sensible.
Le décodage des métamessages contenus dans les voies non verbales se produit instantanément, de façon inconsciente et automatique.
Daniel Goleman • Focus
Ainsi, le patient est en mesure de lire instantanément les pensées, les ressentis du sophrologue… sans qu’il en ait conscience.
La sincérité du sophrologue est donc de rigueur au risque de rompre l’alliance !
L’impact thérapeutique de la relation d’aide en sophrologie
Par son empathie cognitive et par une disponibilité intégrale à la personne sans jugement le sophrologue formé à la relation d’aide n’attend rien de l’autre.
Il lui offre en revanche un espace pour s’exprimer, s’écouter, se sentir vivre, s’autoriser à exister, présent à l’écoute de ses besoins, de ses qualités, de ses forces et de ses faiblesses, de ses envies et de ses possibles…
Le sophrologue se lance dans cette grande et enrichissante aventure qui consiste à investir le monde de l’autre. Pour mieux le voir et le comprendre dans sa réalité objective.
Avec le regard, la pensée et l’émotion de son patient et tout en se détachant des interférences de son propre regard, de ses propres pensées, émotions et mécanismes psychiques.
À travers cette posture, on l’a vu plus haut, le patient se sent respecté en tant que sujet.
Il s’autorise progressivement à se dévoiler à ce professionnel qui ne le juge pas et à se révéler à lui-même.
Cette relation permet au patient d’aller à sa rencontre à travers le miroir, le regard bienveillant du sophrologue. Une réelle naissance s’opère qui permet au sophrologue de cibler ses techniques sophrologiques en fonction du besoin singulier de la personne.
Il ajuste son vocabulaire en résonance, non dirigiste mais permissif, afin de potentialiser l’effet bénéfique de l’alliance et de la méthode.
Le client modifie et réorganise la conception qu’il à de lui-même. Il s’éloigne de la vision de lui-même le rendant inacceptable à ses propres yeux, indigne de considération, obligé de vivre d’après les normes des autres. Il en vient à se concevoir comme un homme de valeur, autonome, capable de fonder ses normes et ses valeurs sur sa propre expérience. On voit se développer en lui une attitude beaucoup plus positive envers lui-même.
Carl Rogers • Le développement de la personne
Relation d’aide en sophrologie : une profession d’avenir pour les personnes désireuses de se reconvertir
Rares sont les stagiaires qui optent pour une formation de sophrologue après le bac ou même au terme de quelques années d’études supérieures.
Sophrologue est un métier de 2ème génération, qui séduit des femmes et des hommes ayant eu d’autres expériences professionnelles.
Il répond à un besoin de reconversion. Les salariés sont de plus en plus nombreux à aller vers un métier riche de sens, gage d’épanouissement.
Les stagiaires nous l’écrivent dans leurs lettres de motivation pour suivre cette formation :
Sylvie
Florence
Tendre vers un nouvel équilibre à la fois professionnel et personnel se lit dans les demandes de chacun.
L’acquisition de compétences visant à développer un plus grand bien-être au travail et en apportant de l’aide aux autres nécessite une formation de qualité. Elle permettra d’éviter l’épuisement professionnel qui découle d’une trop grande empathie émotionnelle.
A la faculté de Harvard, le Dr Helen Riess responsable du programme sur l’empathie et les sciences relationnelles à conçu un programme de développement de l’empathie qui consiste à prendre du recul par un acte conscient de respiration et la prise de hauteur pour observer la relation plutôt que de la ressentir à travers leur propres pensées et émotions.
Riess, H. et al. (2012). Empathy Training for Resident Physicians. Journal of General Internal Medicine
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Auteur : Anne Almqvist