Elle a beau faire pleuvoir toutes les palettes de symptômes tels que anxiété, crampes, troubles du sommeil, tachycardie, nausées… la spasmophilie n’est pas reconnue comme une maladie à proprement parler. À l’instar d’autres altérations de l’état de santé telle que la fibromyalgie, la spasmophilie ne figure pas au Classement International des Maladies mis à jour périodiquement.
Est-il alors si étonnant que certains praticiens se gaussent de celles et ceux qui en souffrent ?
La spasmophilie n’étant pas une maladie, il apparaît difficile d’en guérir. En revanche, il se révèle assurément possible de soulager ses effets.
Initiatrice d’une relation d’aide qui par essence prend en compte les maux d’autrui, la sophrologie se révèle dans ce contexte une solution à la fois opportune et efficace.
La spasmophilie est née en France au XIXe siècle
C’est Lucien Corvisart, baron de son état et médecin de l’Empereur Napoléon III qui le premier met en évidence les spasmes des muscles et des viscères.
D’autres après lui, tels Armand Trousseau, Frantisek Chvostek, Claude Klotz ou encore Jean Durlach pour ne citer qu’eux, contribueront à enrichir les connaissances de la médecine en la matière.
On connaît depuis les années 50 l’influence du calcium et du magnésium dans la prévalence de l’hyperexcitabilité neuromusculaire répétitive des nerfs périphériques, responsable de la spasmophilie.
Leur carence contribue à expliquer les innombrables symptômes physiologiques et psychologiques qui peuvent survenir : troubles digestifs et de l’humeur, maux de tête, vertiges, difficultés respiratoires, asthénie, pertes de mémoire, douleurs musculaires, picotements des membres, tremblements…
En France, bien qu’il soit difficile de la diagnostiquer, on estime à 2% le nombre d’individus souffrant de spasmophilie.
Spasmophiles, la sophrologie vous répond, vous entend et vous accompagne
À défaut de pouvoir compter sur la médecine traditionnelle pour guérir un mal qui n’en est pas un, les médecines alternatives offrent des solutions efficientes.
À fortiori parce que les souffrances, elles, perdurent et pâtissent de cette absence de remède autant que d’écoute des médecins officiels.
En sophrologie, comme dans toute relation d’aide, l’écoute joue un rôle majeur car elle s’ouvre à l’essence même de l’être. Toute expression vise à y être entendue, perçue par les sens, saisie par l’intellect. Prêter une attention vivante, efficiente et bienveillante, accueillir et recueillir la parole de l’autre, c’est lui permettre d’extérioriser en conscience les mots chargés de maux.
Les voies douloureuses que choisit le corps pour exprimer la souffrance de l’être sont autant de signifiants qui se donnent à entendre pour être compris, et d’énergie vitale étouffée en quête de libération pour exister.
La sophrologie est le nerf de la paix, pour le plus grand bénéfice du spasmophile
Associée aux sentiments de honte, de culpabilité, d’injustice, de révolte, de découragement, d’incompréhension, d’impuissance, de peur, d’anxiété, de tristesse, de solitude, d’épuisement qu’elle suscite, la spasmophilie est un handicap qui complexifie son rapport à soi et aux autres.
Le parcours de soin du spasmophile s’apparente alors à un véritable parcours du combattant durant laquelle la tension s’ajoute à la tension et nourrit un cercle vicieux.
L’écoute active du sophrologue nourrit au contraire un cercle vertueux.
Elle conduit le spasmophile à inscrire ses qualités de non jugement et de bienveillance au cœur de sa propre écoute pour cheminer en conscience vers une rencontre positive.
Une rencontre authentique, symbiotique, entre les réalités objectives de son monde intérieur et du monde extérieur.
Le spasmophile devient alors l’artisan d’une existence propre en perpétuel mouvement.
L’alliance sophrologique, socle fondateur de toute relation d’aide, peut se déployer sur trois axes porteurs :
- le lien entre le sophronisant spasmophile et le sophrologue,
- celui que la personne tisse avec elle-même,
- et enfin le lien entre l’individu et le trouble qui l’affecte.
Complémentaires, ces trois liens vont contribuer à modifier la perception du vécu, mobiliser les ressources et donc changer ce qui se vit.
La diversité des symptômes du spasmophile impose une personnalisation de la prise en charge par le sophrologue
Les spasmophiles ont certes en commun de nombreux troubles. Ils ne les perçoivent, ne les ressentent, ne les vivent pas moins différemment.
Le sophrologue tiendra compte de cet état de fait et proposera un processus intégrant à la fois les caractéristiques de la spasmophilie et un accompagnement entièrement personnalisé.
Ainsi, plutôt que de tendre à amplifier la respiration avec des inspirations profondes et des expirations longues, le sophrologue averti optera, au moins dans un premier temps, pour une approche fondée sur les spécificités de la spasmophilie et notamment :
- une tendance à l’hyperventilation,
- une hyperexcitabilité musculaire qui cache, étonnamment, une hypo sensibilité à la douleur.
Les inspirations et expirations proposées seront donc plus légères et subtiles, et il arrivera que rythme et amplitude dessinent des courbes à peine perceptibles.
En parallèle, le sophrologue veillera à favoriser chez l’individu une douce introspection de son monde intérieur. Afin qu’il identifie ses réconforts et ressources propres.
Le procédé lui permettra d’apprivoiser la crise et d’améliorer son état et donc son vécu quotidien. Alors, les événements du monde extérieur pourront-ils être abordés avec un autre regard et être perçus différemment.
Mieux vivre sa spasmophilie grâce à la sophrologie
Savoir que la sophrologie, par sa méthode, ses actions et ses acteurs (spasmophile et sophrologue) permet d’agir pour se libérer des effets de la spasmophilie ouvre des perspectives réconfortantes.
La méthode s’adapte à la réalité objective de chacun et offre des techniques spécifiques et personnalisées. En créant et en s’appropriant progressivement une méthode sur mesure, elle inverse les rôles pathogènes. Ce n’est plus la spasmophilie qui envahit et étouffe la vie de la personne en imposant ses lois. C’est la personne elle-même qui trouve en elle les moyens de s’en libérer.
Nous l’avons vu, l’écoute active du sophrologue, la relation de confiance réciproque qui se noue entre lui et la personne qui vient à ses séances, ainsi que l’environnement sécure où elles se déroulent, enclenchent un processus de profond apaisement. C’est la condition première du changement.
La parole, protégée par le secret professionnel, peut s’affranchir et de ce fait évacuer la surcharge d’émotions qui entretient le mal-être et déclenche les crises. D’ennemi, le corps se transforme en ami.
Le chemin de croix du spasmophile n’est pas une fatalité.
Choisir la sophrologie pour boussole et le sophrologue pour compagnon de route, c’est choisir de donner un nouveau souffle à sa vie et vouloir lui donner pour horizon tous les possibles.
Mise en bouche sophrologique dédiée aux spasmophiles
Qui parle sophrologie pense immédiatement, et avec raison, respiration.
Je vous propose de vivre une première expérience qui n’est simpliste qu’en apparence.
Laissez-vous respirer le plus naturellement possible et accueillez votre respiration comme elle se présente, sans chercher à la modifier, sans vouloir pour « bien faire » respirer profondément selon des critères souvent inappropriés.
Laissez juste votre corps se poser et tentez de lui faire confiance.
Sachez que, par nature, il adopte automatiquement la respiration qui lui convient, ici douce et souvent assez courte en raison des tensions musculaires. Et remarquez à quel point il faut peu d’air pour se sentir bien.
Cette observation permet de prendre conscience du caractère inapproprié de l’hyperventilation qui peut survenir lors des crises et de l’action que l’on peut avoir sur elle.
Il en va de même pour les crispations musculaires. A force de toujours exiger de l’organisme qu’il fasse coûte que coûte ce qu’on lui impose, la crispation musculaire n’est souvent même plus perçue hors des crises.
Aussi, je vous propose une seconde expérience.
Plutôt que de vouloir –donc intellectuellement- vous détendre en cherchant à faire se relâcher le corps, au contraire, contractez votre main lentement et avec douceur.
Quel que soit votre degré de tension, il y a toujours une petite marge qui permet d’agir tout en respectant l’organisme. Vous pouvez vous aider d’une balle en mousse.
Serrez. Relâchez. Refaites l’exercice deux ou trois fois et alors seulement, constatez comme il est facile de ressentir la différence entre la tension et le relâchement et combien ce dernier se fait de mieux en mieux.
Enfin, pour parer aux caprices de cette maladie qui n’en est pas une, voici la composition non exhaustive d’une petite trousse à garder sur soi :
- petite bouteille d’eau,
- sucre (qui apaise immédiatement le système nerveux),
- chewing gum à la menthe extra-forte (réveille, détend la mâchoire, dégage les voies respiratoires, appelle l’envie de boire de l’eau),
- magnésium sublingual en sachets ou en comprimés,
- chocolat noir,
- huiles essentielles à boire (de type Rescue) ou à respirer (de type roller Puressentiel,
- « objet fétiche » (appel rassurant).
Auteur : Patricia Stehly